« L’année 2009 connaît une augmentation de plus de 1 000 cas de séropositifs en Algérie. Sur un nombre total de 3 494 cas en 2008 », a déclaré hier M. Adel Zeddam, président de l’Association Aids Algérie. Cette annonce a été faite lors de l’atelier de formation des pairs éducateurs parmi les jeunes universitaires en matière de santé sexuelle et de prévention des IST/VIH, inscrit dans le projet Aids, en collaboration avec l’ambassade des Pays-Bas. Cette promotion intitulée « Appui à l’accès à l’information sur les IST/VIH et à la promotion du dépistage volontaire et gratuit auprès des jeunes universitaires » se déroule du 24 au 27 mai au complexe familial de Zéralda. En effet, la moyenne des malades séropositifs est de 200 par an, mais l’an dernier, le pays a connu un pic dans l’augmentation des personnes atteintes. « Depuis deux ans, l’Algérie connaît une augmentation flagrante. En effet, 500 cas ont été touchés en 2008, sur une moyenne de 200 cas en moyenne durant 2006 et 2007 », a précisé le président. Les statistiques sur le nombre de sidéens en Algérie ont été réalisées à partir de 1985 jusqu’en 2004. « Il y a une augmentation de 895 cas en tout depuis 2004, dont 447 nouveaux malades ont été inscrits en 2008 », a souligné M. Zeddam.
Ce fléau atteint plusieurs groupes de personnes vulnérables à cette maladie et dont le statut socioculturel les rend plus aptes à attraper le virus. « Les personnes qui sont les plus susceptibles de l’avoir, ce sont les professionnels du sexe, les drogués et les homosexuels », selon M. Zeddam. En outre, ces groupes sont en marge de la société, mais ils peuvent être une population passerelle. « En réalité, les professionnels du sexe représentent 4% des séropositifs. Cela est dû au manque d’hygiène et aux endroits qu’ils fréquentent », a-t-il dit. Par ailleurs, les femmes sont énormément exposées au virus et cela aussi est dû aux phénomènes socioculturels. « Les femmes sont en danger, car elles sont forcées d’avoir des relations avec leur époux sans qu’il n’y ait aucune protection ou contrôle auparavant », a ajouté le président de Aids Algérie. Concernant les enfants et les IST/VIH, ils sont un nombre très minime. « En 2008, seulement 89 cas entre 0-14 ans ont été signalés. C’est grâce aux dépistages et soins établis sur les mères que l’enfant évite la contamination », a déclaré M. Zeddam. « Les moyens de soins et de dépistage ne sont pas suffisants et accessibles à tout le monde. Nous n’avons pas encore atteint les 100% », a ajouté le président. Cet atelier de formation vise 20 jeunes universitaires qui vont promouvoir leur savoir au niveau des universités. « Dans le but de casser les tabous, ces jeunes iront vers les étudiants pour les informer sur le sujet. Entre autres, des séminaires seront organisés », a annoncé le président. Le virus prolifère de plus en plus en Algérie et aucune action forte n’est entreprise pour combattre ce fléau.