Le nombre de décès suite à des accidents du travail prend de l’ampleur. Les chutes représentent environ 40% des accidents graves et mortels.

Le nombre de décès suite à des accidents du travail prend de l’ampleur. Les chutes représentent environ 40% des accidents graves et mortels.

Accident du travail : Les travailleurs du bâtiment, premières victimes

Au premier semestre 2010, plus de 600 accidents du travail ont été enregistrés à Alger par l’inspection du Travail dont 4 mortels. Les travailleurs employés dans le secteur du bâtiment, de l’industrie et des services sont les premières victimes.

Les mesures de prévention restent encore insuffisantes, notamment pour la protection de ces travailleurs qui sont souvent livrés à eux-mêmes. D’après l’inspecteur du Travail, Salah Djida, qui intervenait, hier, au forum d’El Moudjahid, le nombre d’accidents enregistrés depuis le début de l’année 2010, qui ont concerné, notamment, des travailleurs employés dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et des services, a régressé par rapport à la même période de l’année 2009.

« Ce chiffre a diminué par rapport à l’année passée, grâce aux efforts déployés au plan de la prévention dans le but de protéger le travailleur », a-t-il indiqué. Il a précisé que plus de 200 affaires liées aux conditions de travail des employés ont été transmises à la justice.

Il a souligné, par ailleurs, que « le manque de suivi médical des travailleurs, dû à la négligence des employeurs et au non-respect des conventions signées avec les structures chargées de la médecine du travail, est fortement constaté et représente une sorte d’infraction ».

Il a rappelé que les entreprises doivent mettre à la disposition des travailleurs un service de médecine du travail au sein de l’entreprise ou bien signer une convention avec les structures chargées de cette mission, en veillant à ce que les employés effectuent des visites médicales périodiques. La directrice générale de l’Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP), Farida Iles-Merad, a, quant à elle, mis l’accent sur les maladies professionnelles dont certaines restent encore non reconnues par les services du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Lutter contre le risque professionnel au sein des entreprises nécessite, selon elle, des évaluations en permanence ainsi que des études dans chaque entreprise, pour pouvoir assurer une bonne surveillance. Pour préserver la ressource humaine, il est important de mettre en place, a souligné Mme Iles Merad, un dispositif de prévention au sein de l’entreprise qui garantira la sauvegarde de la santé des travailleurs.

Elle a rappelé que 85 tableaux listant les maladies professionnelles en Algérie sont répertoriés et les maladies les plus fréquentes, en milieu professionnel, sont la surdité, les infections respiratoires et les dermatoses, précisant que la liste des 85 tableaux de maladies professionnelles commence par le saturnisme (maladie liée au plomb) et se termine par l’aphonie de l’enseignant.

Elle a, par ailleurs, signalé que plusieurs risques professionnels sont émergents et sont dus, entre autres, à la climatisation et à l’outil informatique. Elle recommande le lancement d’études sur ces cas afin de mieux protéger le travailleur.

Par Djamila Kourta