En l’espace de quelques années le nombre de barrages en Algérie est passé de 39 à 65, dont 5 seront réceptionnés en 2010.
Chat échaudé craint l’eau froide ; après la crise de l’eau vécue par notre pays durant les années 2000, les autorités ont décidé de mettre le paquet pour en finir avec la pénurie d’eau.
Il faut dire que notre pays a frôlé la catastrophe en la matière et n’est pas passé loin de l’importation pure de cette denrée vitale.
Aujourd’hui, l’heure est à la stabilité. S’il existe encore des lacunes dans ce domaine, il faut dire que les efforts consentis par les pouvoirs publics ont porté leurs fruits, notamment dans les grandes villes.

Selon M.Abdelmalek Sellal, Ministre des Ressources en eau, la politique de stabilisation et de consolidation en matière d’alimentation en eau va se poursuivre. Invité hier sur les ondes de la radio chaîne III, le premier responsable du secteur a indiqué que les capacités algériennes passeront à 84 barrages à la fin du quinquennat en cours.
Ajoutées à cela, les stations de dessalements qui ont été réalisées un peu partout dans le pays. Une manière selon le ministre de préserver également les eaux souterraines et en surface. Par ailleurs plus que les ménages qui profitent des retombées de ces chantiers hydriques lancés à tour de bras, les industries Algériennes également vont bénéficier de leurs retombées.
Un barrage pour attirer les investisseurs industriels
Pour exemple, la zone industrielle de Belara, pas loin de Jijel, qui peine à attirer les investisseurs pour le moment, bénéficiera d’un coup de pouce hydrique pour remédier à la déchéance.
En effet, avec la construction du barrage de Bousbia entre Jijel et Skikda, la zone industrielle va sans doute profiter de la disponibilité de quantités d’eau substantielles, dont les industriels connaissent l’importance.
Ce barrage rempli pour le moment à 65% va être un argument de poids pour attirer les futurs investisseurs dans cette zone.
Par ailleurs, selon le ministre, un grand projet sidérurgique est en préparation dans la zone de Belara. Un lourd investissement, dont le développement et la réussite sont directement liés à la disponibilité de l’eau dans la région. Par ailleurs, un projet de transfert d’eau de la région d’El Goléa vers les Hauts plateaux est en cours d’étude.
«Nous avons lancé une étude pour réaliser un transfert d’eau à partir de Oued Mehiguen (nord d’El Goléa) vers Djelfa, le Sud de M’sila et le Sud de Tiaret pour permettre le développement de l’agriculture et de l’élevage dans ces régions des Hauts plateaux», a expliqué le ministre.
S’agissant de la réalisation en cours du transfert d’eau d’In Salah vers Tamanrasset, M. Sellal a indiqué que les travaux avancent «très bien» et que le projet «sera certainement» livré au début du mois de mars prochain.
L’appoint des stations de dessalement
A une question sur l’utilité de réaliser des stations de dessalement, le ministre a affirmé que cette activité «est fondamentale» pour consolider l’AEP notamment dans les grandes villes, ajoutant, qu’»il ne faut pas oublier l’époque où l’Algérie avait pensé à importer de l’eau par bateaux». «Il suffit qu’il ait une faible pluviométrie pendant deux années et c’est la catastrophe», a-t-il mis en garde.
Le ministre a indiqué, dans ce contexte, que son département œuvre actuellement à sécuriser «définitivement» les grandes villes en matière d’AEP et d’éviter la surexploitation des eaux souterraines et superficielles qui sont destinées au développement de l’agriculture dans les Hauts plateaux qui, a-t-il dit, sont «le cœur du pays». Il a relevé que 13 nouvelles grandes unités d’une capacité de 100.000 et 500.000 m3/jour sont programmées pour les courts et moyens termes.
Il n’y aura pas d’augmentation des prix de l’eau… pour le moment
Selon le ministre des Ressources en eau, aucune augmentation des tarifs de l’eau n’est prévue pour le moment. Selon lui, la priorité est à l’amélioration des prestations de service, avant de penser à une quelconque augmentation.
Ceci dit, cette option n’est pas définitivement écartée, dans le cas d’une augmentation des prix de l’énergie ou de ceux des intrants
. En attendant, beaucoup d’algériens ne payent pas l’eau, notamment dans certaines communes. Le secteur fait face de plein fouet au problème des créances. Les impayés sont évalués de nos jours à 25 Milliards selon le ministre. Un appel a d’ailleurs été lancé dans ce sens à tous les algériens, pour espérer rééquilibrer la balance des dépenses.
Le ministre a enfin profité de son intervention sur les ondes de la radio, pour réaffirmer la disponibilité de l’Algérie à travailler avec différents partenaires. Une confirmation de son discours prononcé aux USA, où le ministre avait souligné que le marché algérien n’était pas l’apanage des entreprises du vieux continent.