Approché par les journalistes en marge de la conférence sur le soutien étranger à la Révolution algérienne organisée par sa formation politique, le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a tout bonnement refusé de répondre à nos questions sur la crise qui mine l’ex-parti unique, se contentant de nous déclarer :
«Adressez-vous à ceux qui font des déclarations», allusion faite à la toute dernière sortie des redresseurs qui ont réagi à leur traduction devant le conseil de discipline par le biais d’un communiqué
«En réponse aux diatribes de Belkhadem», signé Mohamed Seghir Kara. Belkhadem veut ainsi éviter tout risque d’exacerber davantage la crise, laissant le soin à son chargé de communication, Kassa Aïssi, d’expliquer dans les coulisses «le statut du parti, règlement intérieur en main», que la traduction devant le conseil de discipline de «ce groupe» est conforme aux statuts et règlement intérieur du parti.
«Ils sont traduits devant ce conseil pour non-respect de la voie hiérarchique», nous explique Aïssi en marge de la rencontre, tout en nous montrant les articles «violés par ce groupe ainsi que tous ceux qui ont usé de la violence lors de l’opération de renouvellement des structures du parti». Il est strictement interdit, dit-il, s’appuyant sur les deux documents, de «faire des alliances», encore moins de publier des communiqués sans l’aval de la direction.
Ce groupe qu’il qualifie d’agitateur «ne veut pas de stabilité qui coupe court à l’agitation», indiquant «qu’il faut en finir avec les comités provisoires qui arrangent ces gens».
Le groupe des redresseurs qui désormais s’affiche en tant que tel, comme stipulé dans la déclaration rendue publique samedi, signée par Mohamed Seghir Kara, estime que c’est la direction actuelle, à sa tête Belkhadem, qui a enfreint les statuts du parti en rendant publique par voie de presse «cette mesure irresponsable qui traduit l’effondrement que vit le parti»,
une stupidité politique selon Kara, qui ajoute que la publication du document est une agression contre la Constitution algérienne dont un des articles protège les symboles de la Révolution. Tout en confirmant que la menace ne faiblit pas, le groupe, les redresseurs affirment qu’ils vont «continuer à avancer dans la voie du redressement et du changement tant que toutes les formes de déviation ne sont pas extirpés».
«Ceux qui connaissent Belkhadem comprennent fort bien que cette décision n’est que le complément de celle qu’il avait prise pour liquider d’autres moudjahidine des instances du parti», écrivent-il. M. Aissi dément cette allégation et affirmera comme pour les défier : «On ne meurt pas lorsqu’on sort du bureau politique, on demeure toujours militant».
Interrogé sur les probables décisions que prendra le conseil de discipline dirigé par meriem Bouchenafa, il dira qu’il est souverain. M. kara nous a affirmé au téléphone que d’autres révélations vont tomber. La crise continue donc même si l’on tente du côté de la direction de la minimiser.
Par Saïd Mekla