Vingt personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées le dimanche de Pâques par deux attentats à la bombe près d’une église de Kaduna, dans le nord du Nigeria, et à Jos, dans le centre du pays le plus peuplé d’Afrique en proie à de fréquentes attaques d’islamistes.
Quelques heures plus tard, une bombe a explosé dans la ville de Jos, faisant un nombre indéterminé de blessés, rapporte l’Agence française de presse.
Les deux attentats n’ont pas été revendiqués. Mais le groupe islamiste nigérian Boko Haram avait mené une série d’attaques contre des églises et d’autres sites à l’occasion de Noël dernier. La plus meurtrière avait visé une église proche de la capitale fédérale Abuja et fait 44 morts.
Les forces de sécurité ont renforcé leurs patrouilles, notamment dans la capitale fédérale Abuja, où des soldats ont été envoyés aux côtés des policiers stationnés près des églises, a constaté l’AFP.
Les informations diffèrent sur les circonstances exactes de l’attentat de Kaduna. Selon le responsable des secours, il s’est agi de deux voitures piègées. Mais selon un policier interrogé sur place, un kamikaze conduisant une voiture bourrée d’explosifs a été stoppé à un barrage près d’une première église et s’est dirigé vers une autre église avant d’actionner sa bombe devant un hôtel voisin. Un cordon de sécurité a été très vite mis en place sur les lieux jonchés de morceaux de chair. Le nombre de personnes blessées dans l’explosion d’une bombe à Jos n’a pas été confirmé. L’engin explosif a été dissimulé sur une motocyclette abandonnée près d’un magasin vendant des cartes de téléphone mobile, a-t-il précisé. Un porte-parole de la police, Samuel Dabai, a donné une version un peu différente de l’attaque, disant qu’une personne avait été blessée après que des inconnus eurent jeté un sac rempli d’explosifs sur le bord de la rue.
Le président nigérian Goodluck Jonathan, confronté à une insurrection des islamistes de Boko Haram qui a fait plus de mille morts depuis 2009, avait exhorté samedi, à la veille de Pâques, le pays à faire face aux défis du moment. Les autorités du Nigeria avaient augmenté la sécurité pour prévenir toute attaque de Boko Haram durant les fêtes de Pâques.
Les actions de plus en plus meurtrières de Boko Haram montrent peu de signes d’essoufflement en dépit d’une tentative le mois dernier d’organiser des discussions indirectes avec le gouvernement mais qui ont avorté.
Par : R. I./ Agence