Considéré comme l’un des plus anciens édifices du genre en l’Algérie, le musée national Cirta de Constantine, communément appelé « Dar Laâdjab » (la maison des merveilles) soufflera cette année ses 80 bougies.
Bien que la décision de sa construction fût prise juste après la création de la société archéologique du département de Constantine, en 1852, l’ex-musée Gustave-Mercier, qui deviendra plus tard, en 1975, le musée Cirta, ne vit le jour qu’en 1931 sous la signature de l’architecte Castelli qui lui donna la forme d’une villa de style gréco-romain, a indiqué la directrice de cette institution.
Chadia Khalfallah a rappelé, dans ce contexte, que cette bâtisse, érigée sur le site du Coudiat, en plein centre-ville, était notamment destinée à emmagasiner et à mettre en dépôt le nombre impressionnant d’objets archéologiques provenant d’opérations de fouilles et de découvertes fortuites effectuées dans la région de Constantine.
Le musée qui a bénéficié, en 1986, de l’autonomie financière, s’étend sur une superficie globale de 2.100 m2 dont 1.200 m2 couverts et 900 m2 de jardin épigraphique, a expliqué la même responsable, précisant que l’édifice est divisé en trois ailes principales consacrées à l’archéologie, à l’ethnographie et aux beaux-arts.
Selon Mlle Khalfallah, la section réservée à l’archéologie est la plus importante eu égard à la richesse des collections qu’elle renferme, mises en place selon l’ordre chronologique des événements qu’elles représentent, de leur âge ou de leur provenance. Cette aile est notamment constituée d’une salle de la préhistoire et de compartiments cumulant des collections ayant appartenu à diverses civilisations qui se sont succédé dans la région, à savoir numide, carthaginoise, gréco-égyptienne, romaine, chrétienne et musulmane (Hammadite et Ottomane), a-t-elle fait observer.
La section des beaux-arts du musée comprend, de son côté, des chefs d’œuvres de peintres de différentes écoles du XVIIème siècle, tels Nasreddine-Etienne Dinet, Emile Aubry, Paul Jobert, en plus d’une collection de peintres algériens comme M’hammed Issiakhem, Amar Allalouche et autres.
Pour sa part, l’aile réservée à l’ethnographie, inaugurée en 1997, est une section comprenant des objets ayant un lien avec les coutumes et les traditions de la région. Cette collection est constituée notamment d’échantillons d’habits traditionnels, de bijoux, d’ustensiles en cuivre, de tapis, d’armes blanches, d’anciennes armes à feu, de manuscrits et d’un astrolabe datant du 8e ou du 9e siècle de l’hégire, a relevé la directrice du musée.