Le musée central de l’armée, un symbole, une Histoire

Le musée central de l’armée, un symbole, une Histoire

A l’occasion du 55ème anniversaire de la fête de l’Indépendance et du recouvrement de la souveraineté nationale, le musée central de l’armée ne désemplit pas. Et pour cause! Un riche panel d’activités destiné à toutes les tranches de la population a été mis en place. Jeunes, moins jeunes, enfants ou férus d’Histoire, personne n’a été oublié.

Le tarif d’entrée est symbolique et accessible à tous : 02 dinars pour les enfants et les étudiants et 05 dinars pour les adultes. L’entrée est gratuite pour les personnes en état de handicap ou appartenant au corps de sécurité.

Des chants patriotiques mettent tout de suite le visiteur dans l’ambiance des lieux. Des affiches explicatives des différentes parties de l’histoire algérienne indiquent aux arrivants chaque coin du musée. Révolution nationale, colonisation française : des photos illustrent des paragraphes explicatifs. Français, anglais et arabe : chacun des textes est traduit de manière à ce qu’il soit compris et accessible à tous.

En plus des expositions, ce 55e anniversaire est marqué par la mise en route d’autres activités. Pour les amateurs de cinéma, des films révolutionnaires notamment « Krim Belkacem » sont projetés dans la salle de cinéma du musée qui peut accueillir une centaine de personnes. Pour les plus jeunes, des ateliers de dessins autour de la thématique de la guerre de libération nationale sont organisés en matinée.

Une artiste du nom de Bencheriet Adra a reçu pour mission de réaliser une toile de son choix sous le thème de l’indépendance nationale. Elle réalise son tableau devant les visiteurs qui ont cette chance de voir l’évolution de sa réalisation au fil des jours. Son tableau devrait être terminé avant l’aube de ce 5 juillet.

a

Les visiteurs du musée de l’armée nationale sont nombreux. Beaucoup d’enfants venus visiter les expositions accompagnés de leurs parents. Le nombre de visiteurs atteint son paroxysme le matin et à partir de 16 heures. Environ 300 personnes visitent le musée quotidiennement. un nombre extraordinaire pour un musée algérien. « Nous n’avons jamais de problèmes de visiteurs contrairement aux autres musées. Celui-ci ne désemplit pas toute l’année », assure un des organisateurs.

Billal, 5 ans fait partie de ces jeunes visiteurs. Il est encore trop jeune pour comprendre les détails de l’Histoire révolutionnaire de l’Algérie, mais est tout de même fasciné par les voitures de l’armée, précise sa mère.

Cette dernière déplore le manque de médiatisation de ce musée : « Je vis à Alger, mais je viens de le découvrir. C’est dommage parce que ce musée est très intéressant, les pièces exposées sont exceptionnelles. »

Le musée regorge, en effet, de pièces exceptionnellement riches et variées. Il existe deux types de pièces : authentiques et reproductions.Parmi les objets marquants de cette exposition, nous pouvons citer les vêtements de plusieurs martyrs comme Hassiba Ben Bouali, la voiture personnelle de l’ancien président Houari Boumediene et la authentique guillotine de la prison de Serkadji. Face à un objet aussi impressionnant, de nombreux visiteurs s’arrêtent pour mieux l’observer. Au deuxième étage du musée, un espace entier est dédiée à la guillotine et elle est accompagnée d’une fiche explicative pour ceux qui souhaitent en savoir plus.

L’exposition est également composée de maquettes, tableaux, tenues authentiques, armes, textile et divers objets ayant marqué l’histoire de la révolution algérienne. Des étendards, manuscrits et tables incrustées à grande valeur sont exposés à la vue de tous. Certains objets datent même de l’époque ottomane.

On y retrouve aussi, des biens qui ont appartenu à l’Emir Abdelkader, comme par exemple l’épée de Napoléon III qui lui fut offerte. Il y a également des appareils photographiques et des caméras utilisés durant la guerre de libération nationale.

Pour que toutes ces collections et les trésors dont elles regorgent puissent garder leur éclat original et leurs intérêts historiques, une équipe d’archéologues et de spécialistes œuvrent pour leur bonne conservation tout au long de l’année. Cette tâche revient au bureau de restauration et de conservation du musée central de l’armée. Afin que les visiteurs puissent avoir une idée de l’étendue du travail de cette équipe, un atelier portes-ouvertes à été organisé par le musée. Cet atelier permet d’apercevoir des archéologues et spécialistes travailler en temps réel sur des pistolets et des sabres. Des artistes peintres, quant à eux, tentent de « réparer » les peintures qui ont été abîmées. Concentrés sur leur tâche, ils travaillent à la vue de tous et attirent les curieux.

y

‘Les gens posent des questions sur les différentes étapes de notre travail et nous leur expliquons comment ça fonctionne. Nous travaillons sur des peintures, des armes et des sabres », précise Souad Cherif Fodil, chef de bureau de restauration au niveau du musée central de l’armée.

L’équipe à majorité féminine, travaille rigoureusement les matériaux pour leur donner une seconde vie. Une fois leur travail fini, les objets sont comme neufs et prêts à être exposés.

Mais la responsable du bureau de restauration reste soucieuse quant à l’avenir du métier. Après 21 ans au service du musée de l’ANP, elle espère voir arriver de nouvelles générations qui seront formées au métier de restauration et de conservation. « Il serait dommage que ce métier se perde et que nous prenions le risque de perdre notre patrimoine exceptionnel », souligne Madame Cherif Fodil.

Les festivités se poursuivent jusqu’au 10 juillet, avec un programme exceptionnel ce 5 juillet. Au programme, des représentations musicales par une troupe de la garde républicaine, une parade, des démonstrations d’arts martiaux d’un groupe de forces spéciales, représentation d’une pièce de théâtre et autres activités.