L’arrestation du chef de la commission juridique d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), Necib Tayeb alias Issehak Essoufi, par les forces spéciales algériennes dans la région de Berriane, a suscité une vive réaction des terroristes du Mujao.
Ces derniers ne cessent de diffuser des communiqués e t vidéos à travers lesquels ils menacent et appellent l’Algérie à relâcher leur «pion» au Sahel.
Dans la dernière vidéo diffusée par le Mujao avant-hier, les terroristes menacent d’exécuter l’un des quatre diplomates algériens détenus par la nébuleuse depuis le 5 avril dernier.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a montré dans une vidéo diffusée avant-hier sur la toile, le vice-consul algérien Tahar Touati, enlevé au consulat d’Algérie à Gao au nord du Mali par ce groupe terroriste, faisant appel aux autorités algériennes d’intervenir pour lui sauver la vie. Cette vidéo intervient au lendemain d’un communiqué signé par le même groupe terroriste. Un groupe mystérieux qui, étrangement, cible uniquement les intérêts algériens, faut-il le rappeler.
Dans cette vidéo, l’otage algérien a rappelé les interventions étrangères ayant permis la libération de plusieurs otages occidentaux, pour indiquer la méthode à suivre par l’Algérie pour lui sauver la vie.
Lisant un texte qui n’a pu que lui être dicté, Tahar Touati a fait remarquer, plus précisément, que les gouvernements de France, de Mauritanie , d’Espagne et d’Italie «sont intervenus pour libérer leurs otages, en payant des rançons ou en les échangeant con-tre des prisonniers détenus par les groupes islamistes armés».
L’otage algérien a été apparemment obligé par les terroristes à parler sur ce ton, car les fous de Dieu veulent exercer davantage de pression sur les autorités algériennes afin qu’elles finissent par accepter leur chantage en libérant Issehak Essoufi. Alors qu’il y a près de trois mois, le Mujao avait conditionné la libération des sept otages algériens contre celle des chefs terroristes emprisonnés en Algérie, en plus d’une rançon fixée à 15 millions d’euros.
Mais il semble que les terroristes du Mujao ont fini par abandonner cette piste et opter pour la libération d’Issehak Essoufi, arrêté alors que personne ne s’y attendait. Acculé, le groupe terroriste d’Abou Gaâgaâ compte ainsi multiplier les pressions pour faire aboutir ses revendications et opte pour le chantage abject, bien que connaissant la position irrévocable de l’Algérie sur cette question.
Dans cet enregistrement vidéo, le vice-consul, qui occupe le poste d’attaché militaire au consulat et qui y apparaît avec une barbe de plusieurs semaines et portant une djellaba, a déclaré qu’il y avait «ceux qui prennent notre sort à la légère et agissent de manière irresponsable pour des considérations politiques erronées», ce qui semble être une critique que l’otage algérien a été «forcé» de faire en direction du gouvernement algérien qui a toujours déclaré son opposition à toute négociation avec les terroristes.
Ce qui est sûr, c’est que l’arrestation d’Abou Issehak Essoufi a été un coup dur porté aux groupes terroristes en activités au Sahel, entre autres Aqmi et le Mujao. Ce coup de filet a vraisemblablement déstabilisé les terroristes et leurs «bailleurs de fonds», en raison des informations capitales que l’Algérie a obtenues suite à cette opération.
S.A
