Le Mufti de la République tunisienne: Combattre en Syrie n’est pas du Jihad

Le Mufti de la République tunisienne: Combattre en Syrie n’est pas du Jihad

“Combattre en Syrie n’est pas du Jihad» a affirmé, vendredi, le Mufti de la République tunisienne Cheikh Othman Battikh lors d’un point de presse organisé au Palais du gouvernement à La Kasbah. «C’est une forme d’exploitation des jeunes qui ont des conditions de vie précaires», a-t-il estimé précisant qu’il existe deux types de Jihad dans le Coran.

Le Jihad pour lutter contre le colonisateur « al-gihad fi sabil Allah) ou le Jihad interne, spirituel (le grand Jihad) « al-gihad bi anfusikum ». «Les Syriens sont des musulmans et tout musulman ne combat pas son frère musulman», a-t-il dit soulignant la nécessité de sensibiliser les jeunes aux dangers qu’ils peuvent encourir en allant combattre en Syrie et ce, en usant de tous les moyens possibles y compris les médias pour mettre fin à ce phénomène «délicat pour les Syriens eux-mêmes».

“Le Jihad du Nikah est une forme de prostitution”

Dans ce contexte, il s’est dit étonné de ce qu’on appelle «Jihad du Nikah» (du mariage), estimant que c’est « là un manque de moralité, une mauvaise éducation et une forme de prostitution ».

Dans ce sens, le Mufti a annoncé que seize jeunes filles ont été dupées et envoyées en Syrie alors que normalement la jeune fille tunisienne est consciente et éduquée et veille toujours à la préservation de son honneur. Pour Cheikh Battikh, c’est en Palestine, à titre d’exemple, que le jihad peut être légitime. Néanmoins, il n’est pas nécessaire de se déplacer en Palestine pour combattre, il s’agit plutôt d’être solidaire avec ce pays, a-t-il dit. Par ailleurs, le Mufti a considéré que le mariage « ôrfi » ou coutumier est illégal et nul. «Le mariage en Tunisie n’est légal qu’en vertu d’un contrat civil et ce, conformément aux dispositions du Code du statut personnel», a-t-il insisté.(Agences)