Bouguerra Soltani vise, entre autres, un poste de souveraineté, nous confie une source sûre.
Le MSP a de fortes chances de siéger au prochain gouvernement. Son président, Bouguerra Soltani, serait en négociation avec la Présidence pour revenir à l’Exécutif, indique une source sûre. Or, Soltani ne fera pas de cadeau. De la sorte, il se rétracte. Sa position initiale était le refus de participer au gouvernement. A l’heure actuelle, le successeur de feu Nahnah se montre exigeant. Selon notre source, il aurait posé des conditions en réclamant un nombre important de portefeuilles de l’Exécutif.
Le MSP veut augmenter le nombre de ses sièges au gouvernement en demandant 10 postes ministériels. Et pas n’importe lesquels. Cette fois-ci, le Mouvement de la société pour la paix ne se contentera pas uniquement des secteurs comme la pêche et le tourisme. «Le président du MSP réclame des postes de souveraineté», nous confie la même source qui précise qu’il a visé, en premier lieu, le ministère de la Justice. En plus de la justice, le MSP veut récupérer le ministère de l’Education nationale et celui de la Solidarité nationale. Le MSP compte préserver ses anciens portefeuilles, à savoir le commerce, la pêche, le tourisme et les travaux publics même si les titulaires changent. Le virage opéré par Bouguerra Soltani de la coalition à l’opposition, semble porter ses fruits. Soltani revient en force pour négocier son entrée au gouvernement. Devant le refus de plusieurs formations politiques de faire partie du prochain gouvernement, le MSP, allié traditionnel, reste la seule carte pour diversifier la composante du gouvernement.
En acceptant de rejoindre l’Exécutif, le MSP pourra montrer le chemin à ses partenaires de l’Alliance de l’Algérie verte, El Islah et En Nahda. Alors qu’il avait crié sur tous les toits qu’il ne fera pas partie du prochain gouvernement, le MSP aurait changé de position.
Habitué au double discours, Soltani préfère avoir le pied dans l’opposition et l’autre au pouvoir. Interpellé sur le sujet, en marge du 9e colloque du cheikh Mahfoud Nahnah, le président du MSP n’a pas écarté l’éventualité de rejoindre le gouvernement.
Soltani exige comme condition sine qua non que le prochain gouvernement soit celui «d’unité nationale», voire «un gouvernement du salut». Soltani croit savoir que le président de la République s’attelle à constituer un gouvernement complètement relooké pour amorcer une nouvelle ère, une transition, à l’occasion de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance.
«Je pense que le Président veut choisir un nouveau gouvernement juste après le 5 juillet, soit un gouvernement avec de nouveaux visages pour amorcer le deuxième Cinquantenaire de l’Indépendance de l’Algérie. Si Bouteflika sent le besoin d’aller vers la constitution d’un gouvernement d’unité nationale et du salut et qu’il nous sollicite, dans ce cas, nous allons ouvrir un débat sur notre participation. Mais, dans le cas où il déciderait d’opérer un léger lifting seulement, automatiquement, nous n’allons pas accepter de réintégrer le même gouvernement qu’on vient de quitter», a clairement expliqué le patron du MSP. Soltani a réclamé auparavant de conduire le gouvernement. Etant membre de l’Alliance présidentielle, le MSP a revendiqué à plusieurs reprises le poste de chef du gouvernement accaparé par le FLN et le RND.
Lassé par son alliance, le MSP a préféré se retirer pour rejoindre l’opposition. Lors du dernier conseil consultatif, le président du MSP avait même rendu public un communiqué menaçant ses ministres de les déchoir de leur qualité de militants au cas où ils refuseraient de se soumettre à cette décision.
Une décision écartée par le président du conseil consultatif, Abderrahmane Saïdi. Le lendemain de la décision de Soltani, Saïdi est intervenu pour dire que seul le conseil consultatif, instance suprême du parti, est habilité à trancher cette question.
Faut-il exclure ou pas les cadres qui acceptent les postes de responsabilité? La question reste suspendue. A la question de savoir si les ministres seront exclus de leurs partis, le porte-parole de l’Alliance verte, Namane Laouer n’a pas été intransigeant.
«Nous n’avons pas encore tranché cette question», a-t-il affirmé en marge de la séance plénière tenue dimanche à l’APN. Selon notre interlocuteur, tout dépendra du poste qu’auront à occuper les cadres de l’Alliance verte. Avant de conclure: «Les ministres ne représenteront que leur personne.»