Le MSP plaide pour un salaire national minimum garanti de 20.000 dinars.
Cette proposition semble être une façon de contourner la loi de finances complémentaire 2009 que désapprouve ce parti.
Cette revendication a été portée, mercredi, lors de la réunion du bureau exécutif du mouvement.
Le conseil de l’exécutif a eu à traiter des questions relatives à la rentrée sociale.
Celle-ci s’annonce difficile, particulièrement du fait que le mois de Ramadhan sera suivi par la rentrée scolaire, qui aura lieu le 13 septembre et qui précède de peu la fête de l’Aïd el Fitr.
Trois occasions qui écument les petites bourses et les éprouvent.
Le bureau national du MSP qui a pris en considération ces événements s’est prononcé sur la question des salaires proposent qu’ils soient revus à la hausse.
Faisant de cette revendication salariale son cheval de bataille, le parti de Bouguerra Soltani demande un Snmg à 20.000 dinars.
Simple revendication sociale justifiée par la cherté de la vie eu égard à la faiblesse des salaires perçus par les travailleurs, mais surtout en raison de la pauvreté dont souffrent de larges pans de la société, ou est-ce juste une parade permettant au mouvement islamiste de se replacer sur l’échiquier politique ?
La proposition de revoir le seuil de base des salaires ne semble répondre à aucune étude ou enquête.
Cependant, cette demande n’est pas unique dans son genre et survient au lendemain d’une proposition similaire faite, d’abord, par le Parti des travailleurs et suivie par la Centrale syndicale Ugta, un partenaire social devant prendre part à la prochaine tripartite.
Alors que les «cols bleus» revendiquent un Snmg à 18.000 dinars et le PT estimant ce seuil à 25.000 dinars, le MSP relance le débat et fait monter les enchères.
En bon adepte du fameux adage relatif au juste milieu qui veut que «khairou el oumouri awsatouha», le MSP opte pour un chiffre médian de 20.000 dinars comme salaire national minimum garanti.
Ce voeu pieu qui ne fera sûrement pas le bonheur des travailleurs algériens qui viennent d’être privés d’une véritable soupape de sûreté sociale, en l’occurrence le crédit à la consommation, d’ailleurs décriée par le MSP qui trouve injuste que cela soit interdit aux simples citoyens mais concédée aux députés.
Ce pied de nez fait à la loi de finances complémentaire motiverait la fixation du Snmg à 20.000 dinars tout en gardant espoir que le double contrôle du pouvoir d’achat et de l’inflation seront contenus et limités.
Azzedine BELFERAG