Après avoir annoncé sa participation, sous un programme commun, à la prochaine élection législative, “l’Alliance de l’Algérie verte” menace de se retirer du processus politique, dans le cas où il y aurait des preuves avérées sur des tentatives de fraude. La surenchère a commencé.
Le chef d’El-Islah, Hamlaoui Akkouchi, a déclaré hier lors d’une conférence conjointe des partis de l’alliance que celle-ci “se retirera avant le rendez-vous électoral dans le cas où il y aurait des preuves de fraude électorale et nous laisserons le pouvoir seul face aux populations”, a-t-il ajouté. “Le pouvoir fraude et est un artiste en la matière. Le peuple doit participer à protéger les élections du début à la fin comme l’ont fait les peuples tunisien et égyptien”, a ajouté
M. Akkouchi. “Nous ne nous tairons pas et il est possible que l’on se retire avant la date des législatives.” Selon le chef d’Ennahda, Fateh Rebiai, l’alliance a décidé de participer aux élections mais “elle n’a pas fourni de chèque en blanc” au pouvoir. M. Rebiai a indiqué que “l’Algérie est à la croisée des chemins et n’a pas besoin du chaos et toute tentative de détourner le choix des électeurs serait jouer avec le feu”. Ainsi, l’Alliance qui compte trois partis d’obédience islamiste, à savoir le MSP, El-Islah et Ennahda, fait désormais dans le chantage électoral.
Pour preuve, comment un parti comme le MSP, rompu aux pratiques de l’administration, peut-il se douter de la neutralité de la même administration qu’il sert depuis plusieurs années ? Les membres de l’Alliance verte n’ont pas, non plus, désigné les parties qui auraient actionné leurs réseaux au sein de l’administration pour une éventuelle fraude.
Dans ce cas précis, il n’est pas à écarter que l’Alliance de l’Algérie verte accuse, même sans les citer, les anciens compagnons du MSP dans l’Alliance présidentielle, que le parti du défunt Nahnah avait quittée après avoir passé plus de huit années au service du même pouvoir qu’il accuse du moins de tentatives de fraude. La déclaration d’hier a fait montre d’un doute porté sur les assurances émises par le président Bouteflika quant à la régularité et la transparence du prochain scrutin législatif.
Il est à comprendre qu’hormis le fait que les islamistes algériens croient dur comme fer que l’heure de la victoire a sonné pour leurs troupes, il n’en demeure pas moins que ce genre de chantage cache pitoyablement un manque d’assurance en soi.
Cela suppose, à en croire ces déclarations, que si les islamistes ne sortent pas grands gagnants, les élections seraient, sans aucun doute, entachées de fraude. Est-ce les militaires inscrits, en masse, sur le fichier électoral après les délais impartis qui posent problème, est-ce d’autres partis connus pour leurs accointances avec l’administration qui seraient rendus coupables de ces accusations ? Les membres de l’Alliance verte ne diront plus rien sur le sujet. Lorsque le doute supplante les assurances, la suite à donner ne serait se séparer d’un simple retrait en avançant les vraies raisons !
M M