Les trois partis islamistes proches de la mouvance «ikhwan», le MSP, El-Islah et En-Nahda, ont scellé, hier, à la salle des conférences de l’hôtel Es-Safir, à Alger, la naissance officielle de l’«Alliance de l’Algérie verte», «Takattoul El-Jazaïr el-khadra».
Le coordinateur de cette alliance, Azzeddine Djeghafa, a annoncé à l’ouverture de la conférence que les trois partis qui ont scellé le pacte islamiste «se présenteront aux législatives avec des listes communes».
Avec un effet d’annonce habilement préparé, organisé en grande pompe, avec des invités de marque de la mouvance islamiste, des personnalités religieuses, et ouverte à la presse, cette coalition des trois partis islamistes consacre désormais une avancée en rangs serrés des islamistes à l’approche des élections législatives.
La présence des responsables de l’Organisation des Ouléma musulmans algériens semble avoir été une garantie face aux risques de scissions intérieures et de critiques extérieures, car beaucoup de chefs islamistes n’ont pas intégré l’alliance en question, comme les deux partis de Abdallah Djaballah et de Abdelmadjid Menasra.

Les trois chefs de partis membres de cette alliance, Bouguerra Soltani, Fatah Rebii et Hamlaoui Akkouchi, ont paraphé, devant les caméras, le document portant naissance de cette «Alliance de l’Algérie verte», en référence à l’Islam.
Les sources dont puise cette alliance, selon ses initiateurs, renvoient à la Déclaration du 1er-Novembre, à l’Islam et aux lois de la République, s’inscrivant de ce fait, dans un cadre légaliste, modéré, et qui veut donner l’image d’un islamisme tolérant, démocratique et respectueux de la Constitution. Le large sourire des trois chefs de partis en disait long sur leurs sentiments d’avoir réussi à former une coalition qui n’a pas été possible par le passé, et qu’ils ont présentée, tour à tour, comme une «étape politique qui fera école, et qui fera date».
Boujerra Soltani, qui siégeait toujours au milieu de Hamlaoui Akkouchi et de Fatah Rebii, donnait l’impression d’être la véritable locomotive de cette coalition islamiste, de par le poids de son parti, le MSP, dans les zones urbaines, dans le gouvernement et à l’Assemblée nationale.
Le coordinateur de ce conglomérat islamiste, Azzeddine Djeghafa, nous a précisé que l’alliance est basée sur «des programmes, des orientations et des projets et véhicule une vision prospective », qui «est loin d’être une alliance conjoncturelle ou qui disparaîtra à la fin du scrutin», car, selon lui, «aucune mouvance n’est en mesure de diriger, à elle seule, l’Algérie, ni ne peut régler ses problèmes complexes».
Le président du MSP, Bouguerra Soltani, nous a affirmé en outre, que «l’alliance des partis islamiques qui se présentera avec une campagne et un discours communs, pourrait ouvrir la voie à d’autres alliances après le 10 mai entre démocrates et nationalistes».
Fayçal Oukaci