Le MPA, TAJ, El Moustakbal et les indépendants: Une nouvelle carte politique

Le MPA, TAJ, El Moustakbal et les indépendants: Une nouvelle carte politique

TAJ, MPA ou encore le Front El Moustakbal symbolisent, désormais, une nouvelle vague de partis politiques. Ils auront été la révélation des législatives de 2017 en ce sens qu’ils ont surpris par leurs prestations dès le coup d’envoi de la course à la législature. Certains qui viennent de participer pour la première fois au marathon devant mener à la députation ont fini par s’imposer sur l’échiquier politique national post-élections législatives du 4 mai.

Ainsi en est-il de la formation de Amar Ghoul qui a allègrement glané les 19 postes à l’APN. Un score qui l’honore et qui ferait pâlir d’envie bien des routards du jeu politique. Idem pour le MPA de Amara Benyounès, lequel a d’entrée de jeu visé la deuxième place à l’APN, ce dernier aura souvent attiré de nouvelles adhésions et fait valoir son poids au score final avec pas moins de 13 sièges glanés. Le Front El Moustakbal pour sa part a raflé 14 sièges, autant que le FFS, c’est dire l’importance du tour de force dont a été capable la chapelle de Abdelaziz Belaïd.

En fait, ces nouveaux loups de la politique ont su fédérer et déployer un discours structuré, au contraire des partis politiques qui ont émergé durant les années 1990 et n’ont pas eu le réflexe de renouveler, sinon rafraîchir leur rhétorique. Loin de s’en offusquer ces nouveaux partis se veulent opportunistes, n’est-ce pas que l’opportunisme est le propre de la politique. Ce terme désigne l’attitude de ceux qui estiment nécessaire en politique de tenir largement compte des circonstances et qui admettent des atténuations aux principes doctrinaux.

Gambetta disait d’ailleurs en1881 à ce propos: «Politique avisée, ne laissant jamais passer l’heure propice, les circonstances favorables, mais ne sacrifiant rien ni au hasard ni à l’esprit de violence.» «C’est, disait-il, la politique de la raison et […] c’est la politique du succès.» En effet, ces rassemblements font part d’un discours différent et qui sort de la logique anti- système, tellement galvaudé par des responsables politiques dont le propos frise le nihilisme, tellement ils ne daignent brosser un quelconque horizon porteur aux foules qui sont censées assimiler leurs messages. La nouvelle génération de partis prône a contrario un discours de combat qui colle particulièrement aux réalités du pays et aux attentes des citoyens.

Et ce n’est pas un fait du hasard si les animateurs des meetings ont fait salle comble là où ils sont passés. «Il est temps d’inverser la vapeur» ont-ils crié à chaque occasion en ne manquant pas de souligner lors de leurs différentes escales qu’il y a tout à gagner à coller au schéma inédit qui donne la part belle aux projets structurants et d’encourager l’émergence de PME-PMI qui activent dans des créneaux porteurs comme l’artisanat, l’agriculture ou le tourisme. Logement, crédits et formules adaptées aux croyances de chacun, santé, formation et enseignement, ressources hors hydrocarbures, kidnapping d’enfants et sécurité du pays et sort de la classe moyenne auront été des thèmes qui n’ont pas échappé à l’analyse de ces rhéteurs bien actuels.