Les travailleurs du pré-emploi ne renoncent pas à leur combat de trouver un emploi digne de nom. Hier, ils se sont donné rendez-vous dans plusieurs wilayas du pays pour tenter une énième protestation, avant les présidentielles d’avril 2014.
Le coordinateur national du Comité national des pré-emplois et filet social, Mohamed Boulsina a confirmé que des milliers de jeunes se sont réunis devant les sièges de 25 wilayas dont Skikda, Oran, Mostaganem, Jijel, Khenchla, Tizi-Ouzou, Mila, M’sila», sauf que le mouvement n’a pas été largement suivi à Alger.
Les manifestants réclament notamment leur intégration pour occuper des postes permanents, de bloquer les concours de recrutement dans la fonction publique jusqu’à la régularisation de tous les travailleurs du pré-emploi et la prise en compte des années de travail dans l’expérience professionnelle et dans la pension de retraite.
«Nous avons décidé de continuer notre combat jusqu’à la satisfaction de nos revendications malgré la répression », a-t-il indiqué, Pour notre interlocuteur, joint par téléphone, il n’est plus question de faire marche arrière car, la cause de ces milliers de travailleurs est «juste».
Dénonçant une «exploitation à grande échelle, au niveau des administrations publiques», les contractuels demandent au gouvernement de régulariser leur situation, en les confirmant dans leurs postes respectifs. «Du moment que nos postes sont si utiles au sein des institutions, pourquoi ne pas nous régulariser définitivement ?», se demandentils.
On recense actuellement quelque 600 000 contractuels que compte la Fonction publique. Des diplômés universitaires se trouvent en situation «précaire», avec des rémunérations qui ne dépassent pas les 12 000 DA dans certains cas. Pis encore, ils sont privés, expliquent-ils, de tous droits au congé ou primes pour les heures supplémentaires de travail.
La législation de travail stipule que le travailleur est déclaré titulaire dans son poste au troisième contrat, les jeunes du pré-emploi se voient renouveler les contrats à maintes reprises et à longueur d’années. Certains exercent en tant que tel, depuis 10 ans.
Le coordinateur dénonce par ailleurs les fausses promesses du gouvernement et du ministère du Travail, de l’emploi et de la Sécurité sociale, mais aussi « la marginalisation et la répression administrative et policière dont souffre cette frange, le non-respect de son droit au travail, et au libre exercice du droit syndical stipulé dans l’article 56 de la Constitution ».
Amine Tilioua