Le mouvement largement suivi à l’échelle nationale Grève des enseignants et protestation des élèves

Le mouvement largement suivi à l’échelle nationale Grève des enseignants et protestation des élèves

La rencontre qui a réuni la tutelle avec les syndicats de l’Education avant-hier n’a pas eu l’effet de «casser le mouvement» des enseignants. L’appel du Cnapest à la grève a eu un suivi de 85% à travers le territoire national.

Hier, ce n’était pas seulement une journée de protestation pour les enseignants, les lycéens sont sortis également pour dénoncer l’exclusion et la surcharge des classes. Ces deux mouvements ouvrent le bal pour la contestation dans le secteur de l’Education et interpelle des efforts plus sérieux à la faveur de l’école, les enseignants ainsi que les élèves.



Une centaine de lycéens et des collégiens ont procédé hier à la fermeture de la RN9, reliant la wilaya de Béjaïa à la wilaya de Sétif, dans la commune de Taskriout à 60 km à l’est de Béjaïa. Ces mécontents ont eu recours à la rue pour réclamer leur droit à «une place» dans l’école. En colère de l’exclusion injuste, ces protestataires ont utilisé des pierres et autres objets pour exprimer leur ras-le-bol d’être exclus.

La même situation a été contestée parallèlement au niveau de la capitale par les élèves et leurs parents qui condamnent la surcharge et demandent des explications à propos de l’exclusion injuste ou l’intégration dans d’autres établissements.

Pour leur part, les enseignants ont répondu favorablement à l’appel à la grève lancé par le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest).

Selon Nouar Larbi, coordinateur national du syndicat «le mouvement a eu un écho favorable à l’échelle nationale avec un taux de suivi allant de 85 à 90%». Le mouvement a été suivi de 60 à 80 % à l’Est d’Alger, 63% à Boumerdès, de 85 à 90% à Ain Defla, 13% à Tipaza, entre 80 et 90 % à Annaba, Tiaret et Oum el Bouaghi…

Ce qui est à noter c’est que le suivi a été mitigé entre les trois paliers et que la plus grande adhérence est enregistrée dans les lycées. Interrogé sur la rencontre qu’a organisée le département de Baba Ahmed, le coordinateur du Cnapest a fait savoir hier qu’il s’agit d’«une manipulation malsaine de la part de la tutelle».

Selon Nouar Larbi, le ministère a exigé un représentant pour chaque syndicat mais les négociations doivent se faire avec un bureau national et avec des rencontres séparées avec chaque syndicat pour ce qui est des revendications.

Ce qui est à signaler, par ailleurs, est que le ministre de l’Education avait réagi au préavis de grève déposé par le Cnapest, le 29 septembre dernier, comme à l’accoutumée, que l’essentiel du cahier revendicatif des travailleurs a été pris en charge et que le dossier de la principale revendication, la révision du statut, était clos.

Le Cnapest exige la régularisation de la situation des enseignants des lycées techniques (CPLT). A travers son mouvement, le syndicat dénonce également l’atteinte aux libertés syndicales.

Pour ce qui est de la durée de cette grève, ses meneurs ajoutent que tout dépendra de la réaction de la tutelle. Lors de la réunion d’avant-hier entre le ministère et les syndicats, le chef de cabinet du ministre Abdelmadjid Hedouès a fait part de la disponibilité de la tutelle à «traiter toutes les revendications légitimes des syndicats». Ces derniers attendent…

Y. A.