Une réunion est prévue aujourd’hui pour se prononcer sur la demande d’Algérie Poste relative à la prime du bénéfice annuel.
Une réunion est prévue aujourd’hui pour se prononcer sur la demande d’Algérie Poste relative à la prime du bénéfice annuel.
En grève depuis un peu plus d’une semaine, les travailleurs d’Algérie Poste se sont rassemblés hier devant la Grande Poste d’Alger pour faire entendre leurs revendications. Sur les lieux, il y avait la grande foule. Outre les protestataires, des curieux et riverains attirés par le vacarme inhabituel, marquaient des haltes pour prendre connaissance de ce qui se passait.
Ici, un impressionnant cordon de sécurité est dressé devant l’entrée principale de la Grande Poste et des hélicoptères survolent l’endroit. Les grévistes demandent carrément le départ du premier responsable d’Algérie Poste qu’ils accusent de ‘‘mauvais gestionnaire’’.
Approchés, les protestataires soulignent qu’après la grève observée en 2012, 7 revendications seulement parmi les 17 ont été acceptées. « Mais même celles-ci, n’ont pas été concrétisées à ce jour, d’où ce mouvement de grève », précise un travailleur d’Algérie Poste. Lui emboîtant le pas, une jeune dame lancera : « Nous demandons l’application de toute la plate-forme de revendications.»
Les grévistes rencontrés ont également exprimé leurs ‘‘ras-le-bol’’ de la ‘‘dégradation des conditions de travail’’. « Nos logiciels de service sont de très mauvaise qualité et nous payons de nos poches les petits les frais afférents à divers services (stylos pour écrire, papier carbone et photocopies pour les besoins du travail…», tance un jeune employé. « En somme, Il devient urgent d’améliorer les conditions de travail », notera un autre travailleur.
D’un autre côté les grévistes insistent sur la nécessité du respect du plan de carrière. Selon eux, « nombreux sont les fonctionnaires qui ont travaillé depuis une trentaine d’années, avec le même grade. » Ils demandent également l’octroi de primes de rendement et l’accès aux formations, comme promis par la tutelle.
D’autre part, les grévistes présents disent retirer toute leur confiance au syndicat auquel ils reprochent « la complicité avec l’administration.»
Par ailleurs, et au cours d’une tournée à travers les bureaux d’Algérie Poste, nous avons constaté un gel total des activités, notamment au niveau des guichets. Ceci n’aura pas été sans provoquer le mécontentement des citoyens, qui, apparemment sont pris de court et ne savent plus à quel saint se vouer pour récupérer leur argent. « Même le service minimum n’est pas respecté ! », s’insurge un usager. Et d’ajouter : « Lorsqu’on fait une grève, l’on se doit d’assurer le service minimum. Mais apparemment, c’est le client d’Algérie Poste qui se retrouve otage de cette situation », fustige un client.
Pour rappel, Algérie Poste a appelé samedi dernier — dans un communiqué signé par son directeur général, M. Mohamed Laïd Mahloul — le syndicat de l’entreprise à noter toutes les revendications des travailleurs affirmant qu’elles seront examinées et traitées « selon les moyens et les priorités ».
« Certains bureaux de poste ont observé un arrêt de travail sans préavis de grève ni respect des dispositions légales relatives au droit de grève », indique le communiqué qui souligne que « le syndicat d’Algérie Poste, partenaire social et représentant légitime des travailleurs, a été convoqué et qu’il a adopté la revendication relative à la prime du bénéfice annuel (30.000 DA). »
« En dépit d’une situation financière négative d’Algérie Poste en 2011, nous avons soumis une demande au conseil d’administration et au ministère de tutelle. La réponse a été immédiate et il a été décidé de la tenue d’une réunion le 7 janvier prochain (aujourd’hui, NDLR) pour se prononcer sur la demande d’Algérie Poste relative à la prime du bénéfice annuel qui entrera en vigueur avant 12 janvier 2013″, précise le communiqué.
Algérie Poste a appelé ses employés à « faire preuve de vigilance et de sagesse et à se rallier autour de leur entreprise en vue d’améliorer les prestations postales et relever le défi de manière à préserver l’image de la poste. »
Soraya Guemmouri
