Le Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (Mjic) est un mouvement citoyen qui milite par des moyens pacifiques pour le changement radical et l’instauration d’un Etat de droit moderne en Algérie.
La police a procédé à des arrestations musclées des jeunes militants pacifistes à Alger.
Il est implanté dans des grandes villes comme Constantine, Tizi Ouzou ainsi qu’à Paris. C’est un mouvement qui a une vision politique radicale éloignée de toutes les idéologies. C’est l’un des rares mouvements qui a réussi à mettre en place un système d’autoprotection réussi à ce jour, d’éventuelles infiltrations du pouvoir, notamment, en faisant barrage aux relais des RG-DRS dans la sphère de l’opposition et de la société civile.
Il s’est exprimé deux fois de suite en un mois, où il a été rejoint par le groupe RDLD (Réseau de défense des libertés et de la dignité). Après la tentative du 14 mars 2012, la dernière en date est samedi 14 avril en manifestant devant la Grande Poste à Alger. Ses mots d’ordre inchangés et persistants sont l’appel au boycott aux législatives 2012, par les manifestations et la distribution de tracts.
De nombreux militants sont sortis à cette occasion, non pas pour manifester leur colère pour la cherté du prix de la pomme de terre ! comme il est de coutume de qualifier les révoltes des jeunes contre l’arbitraire du pouvoir illégitime et despotique qui prend en otage les destins de la Nation depuis l’indépendance nationale, mais bien pour exprimer leur mécontentement devant la situation qui est faites aux droits de l’homme et aux droits sociaux des Algériens.
Pays de non-droit
Les forces de répression ont recouru encore une nouvelle fois à leurs méthodes brutales, en violation de toutes les dispositions des droits des citoyens d’exprimer librement leurs opinions politiques, en voulant empêcher la tenue de ce rassemblement. La répression aveugle, qui s’abat à chaque fois sur ses membres de la part des forces de sécurité ne semble entamer en rien leur motivation, plutôt cela semble la renforcer et consolider leur détermination. Cette conviction est martelée par l’un de ses membres en ces termes : « Ils veulent que l’on aille voter par la force. Notre pays est un pays de non-droit. Sinon pourquoi ils nous malmènent de la sorte ».
Lors de la manifestation de ce samedi 14 avril, prés de 25 militants du MJIC ont été interpellés par les forces de sécurité vers 13 heures et conduits au commissariat de Cavaignac d’Alger. Si certains ont été relâchés quelques heures après leur arrestation, les principaux activistes de ce groupe ont été gardés plus longtemps encore pour un interrogatoire approfondi, pour être relâchés à leur tour dans la soirée. À cette occasion, le porte-parole du MJIC, Abdou Benjoudi a été aperçu le visage ensanglanté. Des témoins, membres du groupe, affirment avoir aperçu Abdou Bendjoudi recevoir deux coups de matraque alors qu’il était déjà assis dans le fourgon de police. Parmi les personnes interpellées à cette occasion, il y avait Tahar Belabbes, porte-parole du Comité de la défense des droits des chômeurs, venu s’associer aux revendications de ce mouvement, qu’il considère aussi les siennes et celles de son mouvement.
Interrogatoire particulier
Selon un membre du groupe, arrêté puis relâché quelques heures plus tard, il a déclaré que l’on a été soumis à des interrogatoires assez particuliers, par rapport à la fois précédente. En plus des questions habituelles, êtes-vous affilié à un parti politique, etc. Cette fois-ci on leur a demandé s’ils sont musulmans, s’ils pratiquent régulièrement la prière. Les membres du MJIC semblent, toujours selon ce témoignage, refuser de répondre à leurs questionnaires et continuent de manifester à l’intérieur du commissariat lui-même et qu’ils continuent de scander les mots d’ordre pour lesquels ils ont été arrêtés. C’est dire combien leur détermination est grande et que la répression à ce stade de brutalité ne semble pas trop les dissuader. Connaissant la détermination et la brutalité aussi de ce pouvoir, l’on peut s’attendre dans les heures et les jours qui viennent à un durcissement de la répression en proportions suffisantes à la détermination de ces jeunes pour venir à bout de leur action.
Mais ce que le pouvoir semble refouler désespérément, c’est la détermination de tout un peuple pour le boycott de ces législatives de la dernière chance, dont il espère sauver ses avantages et ses intérêts.
Un sondage informel, mené par nous-mêmes au long de ces derniers mois, auprès de la population algérienne, toutes classes et toutes tranches d’âges confondues, représentative de la société désintéressée, fait apparaître une volonté massive de boycott de ces législatives, que le pouvoir s’entête à vouloir imposer par la force, l’intimidation, la menace et la terreur.
L’action des membres du MJIC, leur résistance et leur détermination, ne sont en somme qu’une partie visible de l’iceberg du refus de la population de continuer à accepter la soumission à un pouvoir totalitaire, despotique et mafieux, qui s’acharne à dominer son peuple par la force et la terreur.
Les jours à venir et jusqu’au10 mai, pendant les élections et après l’annonce des résultats, si celles-ci arrivent à se tenir sans troubles, s’annoncent comme déterminantes pour l’avenir de la résistance et la lutte pour le changement. Une chose est sûre, l’action répétée du MJIC, par son audace, son affront des forces de répression les mains nues, son courage et sa détermination a sonné comme une prémonition à la révolte et à l’inévitable soulèvement populaire latent, pour se réapproprier son destin.
Youcef Benzatat