Le Sida se propage à un rythme effréné. Le nombre de personnes infectées ne cesse d’augmenter. Selon les chiffres en possession du ministère de la Santé, il y a 6603 séropositifs et 1443 sidéens.
L’année dernière, il y a eu plus de 700 nouvelles contaminations recensées officiellement. Ces données chiffrées restent, aux yeux des associations investies dans la lutte contre cette maladie ravageuse, en deçà de la réalité bien plus sombre et critique. Car, beaucoup de gens peuvent porter le virus sans qu’ils ressentent des signes d’infection. L’incubation étant de longue durée, le sujet infecté à son insu pourrait à son tour contaminer d’autres personnes.
C’est ainsi que la propagation pourrait être encore plus importante à l’avenir. Déjà avec une moyenne de deux nouvelles infections enregistrées quotidiennement, les Algériens ont de quoi s’inquiéter, tant le risque est omniprésent et la seule arme contre ce virus est la prévention. Une prévention qui fait vraiment défaut dans un pays sclérosé par le poids de la culture et des traditions.
Les associations rencontrent d’énormes difficultés à mener le travail de sensibilisation notamment en ce qui concerne la principale voie de transmission, à savoir le sexe. « Protéger les rapports sexuels à travers l’utilisation d’un préservatif est d’apparence quelque chose de simple. Mais quand on subit les affres d’une société conservatrice, on a toutes les difficultés du monde à se procurer ce moyen de protection, estime un activiste dans une association. Ainsi donc, le réseau associatif de lutte contre le SIDA (ANAA) a lancé hier à Alger un appel pour mettre le paquet sur la prévention.
Lutter contre cette maladie incurable nécessite, estime ce réseau, la conjugaison des efforts pour lutter efficacement contre la propagation du virus et atteindre l’objectif de zéro contamination d’ici 2015. «Il est important que l’ensemble des acteurs de la lutte contre le SIDA joignent leurs efforts et travaillent en réseau pour diminuer la propagation du virus du SIDA et atteindre l’objectif de zéro contamination et zéro discrimination d’ici 2015 », a insisté le président de Solidarité AIDS, Ahcene Boufnissa, lors d’une conférence débat organisée par le Forum d’El Moudjahid.
Le président de cette association met en avant également le dépistage qui ne se pratique pas automatiquement chez nous. Pour lui, il doit être précoce et rentrer dans les moeurs de tout le monde pour éviter une endémie. M. Boufnissa a précisé que les bilans étaient anonymes et se faisaient en toute discrétion dans les centres de dépistage.
Cela en espérant une bonne prise de conscience des gens afin qu’ils fassent le dépistage de manière automatique. D’autres intervenants ont insisté sur l’importance de la sensibilisation chez les jeunes, proposant l’introduction du module d’éducation sexuelle dans les lycées et les collèges, pour informer les jeunes sur la maladie.
Yanis Belmadi
