Le mouton, un vrai sacrifice pour de nombreuses familles Dernier virage dans la saignée des ménages

Le mouton, un vrai sacrifice pour de nombreuses familles Dernier virage dans la saignée des ménages
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Qu’il s’agisse de sécheresse ou de bonne pluviométrie, le prix du mouton ne cessera jamais de s’envoler au grand dam des nombreux pères de famille, essentiellement ceux dont les moyens financiers sont limités et qui, en l’espace de trois mois, ont fait face à trois événements, le Ramadhan, l’Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, occasionnant de grandes dépenses, parfois, au-dessus de leurs maigres salaires.

Pour leur part, éleveurs et maquignons, surtout ceux activant occasionnellement, comme à chaque Aïd El Adha, évoquent milles raisons pour justifier l’envolée du prix du mouton du sacrifice comme la cherté du prix de l’aliment du bétail, la sécheresse ou les inondations, selon les saisons, les maladies ou le vol de leurs cheptels.



Autant d’alibis pour saigner à blanc, une fois de plus, une population qui n’attend que cette fête du sacrifice pour pouvoir consommer avec satiété et rassasiement un bout de viande qui a boudé durant toute l’année leurs tables en raison de son prix inabordable et irraisonné.

Aussi, à l’approche de chaque Aïd El Kebir, les familles vivent une situation particulière où mille et une opérations lui sont calculées à l’avance.

LG Algérie

Et pour cause, de nombreux ménages font des «acrobaties» pour trouver la solution idoine pour acquérir le fameux mouton et faire plaisir aux enfants malgré la surenchère et la montée en flèche de son prix.

Taxées et fixées par des maquignons ou des intermédiaires affairistes totalement étrangers à cette profession, ces derniers ont pignon sur rue dans tous les points de vente du bétail et même dans ceux de la vente clandestine. L’espacement des pluies automnales au niveau régional est l’un des facteurs invoqués par les éleveurs pour faire envoler la mercuriale en accentuant l’inquiétude et la détresse des familles.

Aussi, à presque trois semaines du jour «J», tous les voyants sont au rouge comme en témoigne le prix de l’agneau qui frise les 1.500 DA le kilo.

Nombreux sont les pères de famille qui commencent à se faire du mauvais sang, à compter et recompter leurs maigres économies qu’ils sont parvenus, avec prouesse, à mettre de coté en se privant de tout et rognant sur les dépenses pour prétendre à ce sacrifice. Sollicités pour connaitre les raisons de cette montée au créneau, certains éleveurs ont avancé plusieurs arguments pour donner du crédit à ces hausses des prix.

Ils clament, haut et fort, qu’ils arrivent, avec beaucoup d’effort, tout juste à «entrer» dans leurs frais à cause de la restriction des espaces de pâturage et de la cherté des aliments du bétail dont les pris ont presque doublé à l’instar de l’orge qui est passé de 3.000 à 4.000 DA le quintal, du son qui avoisine, pour la même quantité, les 3.500 DA, alors que la botte du foin a atteint les 2.000 DA.

Ils ajoutent que certains éleveurs ont été obligés de brader une partie de leurs troupeaux pour pouvoir acheter des aliments et nourrir le reste du cheptel.

Selon leurs dires, certains petits éleveurs qui ne pouvaient faire face à cette montée des prix ont carrément changé de créneau pour s’investir dans d’autres secteurs d’activités «plus rentables et moins contraignants».

Ils persistent et signent en confirmant que même les ramasseurs de pain rassis, considéré comme un substitut alimentaire, ont profité de l’occasion pour augmenter le prix du sac.

Ce constat alarmant, loin de refléter la réalité et à mille lieux d’être convaincant, ne fait que renforcer la méfiance du consommateur.

«Ces gens se lamentent tout le temps et arrivent à faire pleurer le pauvre client, lui-même démuni, sur leur sort», renchérit un vieux retraité.

Il faut souligner, en conclusion, que les gens de cette corporation sont, dans tous les cas, sûrs de ne jamais sortir perdants dans leurs transactions. Ils profitent de toutes les occasions pour s’enrichir davantage, car si leurs arguments sont recevables, normalement les prix, selon la disponibilité des moyens, doivent augmenter et baisser, alors avons-nous assisté à une chute du prix de la viande.

D. Cherif