Au moment ou les compagnies aériennes du monde entier multiplient des offres alléchantes pour capter des marchés et des usagers de plus en plus exigeants en matière de rapport qualité prix, Air Algérie vole encore très haut des préoccupations des Algériens.
Comme à l’approche de chaque été, nos immigrés s’inquiètent qu’il n’y ait aucune bonne nouvelle qui tombe du ciel monopolisé par Air Algérie. Or de mauvaises nouvelles il y en aura sans doute. Le président de l’association des usagers d’Air Algérie M. Omar Ait Mokhtar, vient de tirer la sonnette d’alarme suite à la décision des responsables de la compagnie nationale de réduire à la baisse son offre de sièges (moins d’avions) pour cet été en direction d’Algérie.
Pis encore, le pavillon national qui a souvent «mené en bateau» nos immigrés qui se bousculent pour avoir le précieux billet au prix fort, pour rentrer au pays, a enjoint aux autres compagnies concurrentes (Aigle Azur, Air France, Air Méditerranée…) de procéder elles aussi à la diminution de leur offre de transport !
Dans une lettre adressée au président de l’association précitée et datée du 13 avril dernier- dont Algérie1 a reçu une copie-, le sous directeur des transports et services aériens de l’aviation civile française, M. François Théoleyre précise qu’il n’existe «aucun blocage» du côté de son administration pour des «plans de vols supplémentaires d’Air Algérie»
Pas de baisse des prix et pas de promo !
Il a également précisé à M. Ait Mokhtar, non sans regrets, que pour l’été 2012, la compagnie Air Algérie a «réduit son offre sur certaines liaison au départ de Paris ce qui contraint les compagnies françaises à réduire mécaniquement leurs propres offres en application de l’accord aérien entre les deux pays».
Il convient de signaler ainsi que les règles d’application de cet accord relatif aux services de transport aérien signé le 10 février 2006 par les gouvernements des deux pays, limitent le nombre de transporteurs en «fonction du trafic de chaque liaison et définissent une limite à la différence admise dans le nombre de sièges offerts par les transporteurs algériens et français».
Or, l’aviation civile française, qui n’apprécie évidemment pas ces restrictions, souhaite que ce cadre bilatéral soit «libéralisé d’avantage afin de permettre une concurrence plus libre, favorable à l’augmentation de l’offre et la baisse des tarifs». François Théoleyre rappelle que lors de la présidence française de l’union européenne, la commission éponyme a été mandatée pour négocier avec l’Algérie «l’ouverture du marché du transport aérien entre l’UE et l’Algérie afin que les transporteurs des deux côtés puissent fournir librement les services et se faire concurrence sur une base juste et égale au profit des passagers».
Le monopole injuste d’Air… Retard
Mais en attendant que ces négociations aboutissent un jour, les passagers, Algériens notamment, subissent impuissants la politique austère, injuste et inadmissible d’Air Algérie. Non seulement, ils doivent batailler dans les aéroports français pour avoir le précieux billet, mais encore, ils devront le payer très cher.
Là aussi, l’aviation civile française, s’en lave les mains quant aux prix prohibitifs pratiqués sur les destinations algériennes. La faute à Air Algérie qui impose à ses «fausses» concurrentes de s’aligner sur ses prix. Bien que l’accord de 2006 stipule théoriquement que les transporteurs aériens fixent librement les prix des billets, une argutie juridique consacre pourtant un contrôle strict du côté algérien.
En limitant d’autorité l’offre de sièges, Air Algérie, oblige de fait, les autres compagnies à adopter ses «plans de vols» et sa politique- injuste- des prix. Résultats : Les voyageurs à destination d’Algérie vont devoir s’armer de courage pour arracher leurs places cet été qui coïncide avec le mois de ramadhan.
Autre mauvaise nouvelle : il n’ y aura ni baisse des prix des billets ni promotions. Last but not least : le ciel algérien restera encore cadenassé aussi longtemps que Air Algérie continuera à vivre de la rente que lui procure un monopole à l’ère de la mondialisation.
Les prix les plus chers du monde
Il est impératif pourtant que la compagnie Air Algérie, qui fait subir aux Algériens les pires désagréments en matière de retards, de prix prohibitifs de ses billets, de qualité de ses services, de grèves sauvages, ne saurait rester dans une position monopolistique qui s’apparente à un joug colonial.
Le peuple Algérien n’a pas à subir indéfiniment le diktat de cette compagnie et à payer le prix le plus fort pour prendre en charge un personnel pléthorique et suppléer les carences induites par une gestion obsolète aux antipodes des besoins de ce temps et de ce pays.
Il faut qu’une décision soit prise par ces mêmes pouvoirs publics pour que cesse ce racket éhonté qui fait que les prix excessifs pratiqués par Air Algérie sont considérés par tous comme les prix les plus chers du monde. Il est temps pour les pouvoirs publics d’ouvrir le ciel Algérien à la concurrence afin que baissent les prix et qu’augmente la qualité de service. Il est temps aussi que ce peuple soit respecté et que ses aspirations légitimes soient entendues.