Les États généraux de la société civile algérienne ne visent pas à disséquer le corps social, mais ont pour objectif essentiel de mettre en œuvre un mécanisme fécond et convivial de cohérence et d’harmonisation entre la classe dirigeante et la classe populaire en procédant par la « débureaucratisation » et la bonne gouvernance, comme le souligne un sociologue, précisant que lorsque le courant passe entre les deux classes, il y aura inévitablement un développement humain et un développement durable, lesquels sont intimement liés.
-C‘est, en effet le thème débattu, hier, par les participants à cette rencontre inédite dans les annales de l‘histoire sociale algérienne. Alors que les résultats des recommandations des ateliers sont attendus aujourd‘hui, la société civile algérienne est en pleine gestation et doit non seulement mûrir très rapidement et participer à la vie active du pays, mais également, formuler des propositions pour améliorer la bonne gouvernance. Il s‘agit, en fait, de l‘atelier intitulé «Pour une gouvernance rénovée, un dialogue social permanent et une démocratie participative» qui, en principe, doit déboucher sur l‘implication croissante de la société civile et des citoyens dans la gestion des affaires publiques du pays. C‘est ce qu‘on appelle la démocratie directe qui s‘exerce également par l‘initiative populaire et les référendums. Les autres ateliers animés par des experts, et qui doivent trouver des solutions aux difficultés inhérentes aux entraves de promotion des droits de l‘Homme et à l‘évolution de la société civile, ont traité principalement les questions de «la prise en charge réelle de la problématique de population juvénile» en définissant clairement les formes d‘expression et d‘organisation, ainsi que les canaux de dialogue et de concertation et la mise à jour des politiques publiques ».
Prendre en charge les préoccupations de l‘entreprise et des travailleurs
Les deux autres ateliers ont décortiqué l‘épineuse question du «Système de protection sociale et de solidarité nationale» en décelant les conditions de sa pérennité et de sa durabilité, d‘une part, et, d‘autre part, «le renouveau du régime de croissance en ressortant les points de vue des partenaires sociaux». Ainsi, pour le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M‘rakech, «la situation économique, financière et sociale nous montre que nous avons des possibilités à exploiter et toutes les conditions sont réunies pour augmenter la croissance».
Mais il constate que «maintenant, il faut impérativement valoriser la société civile et la jeunesse et favoriser le dialogue social avec le monde économique et libérer les initiatives économiques. Il devient donc impérieux d‘améliorer les échanges et la concertation sociale». A titre d‘exemple, M‘rakech a indiqué «qu‘aux Etats-Unis d‘Amérique, le Sénat américain consacre une section spéciale à la société civile qui devient un instrument appréciable dans la politique sociale de ce pays. Mais, nous n‘allons pas imiter cela, néanmoins, en Algérie, à travers cette première réunion sur les états généraux de la société civile, nous devons analyser les préoccupations du développement économique et social». Ce responsable patronal estime que «l‘essentiel consiste à se doter d‘un dispositif pour permettre à l‘entreprise de jouer réellement et pleinement son rôle en créant des richesses et des emplois avec la coopération de l‘Etat régalien (souverain) qui doit soutenir l‘entreprise dans sa démarché économique».
Aussi, il a mis en relief la déclaration récente du ministre des Finances, Karim Djoudi, concernant les insuffisances du système financier algérien, précisant que «les systèmes économique et financier doivent être rénovés sachant que les banques ne fonctionnent pas convenablement (modes de paiement…). Il convient, donc, de lever les obstacles et les entraves pour permettre à l‘entreprise de se développer, car le manque de transparence va coûter de l‘argent au Trésor public».
Par : Amar Aouimer