Le monde de la culture rend hommage à la photographe franco-marocaine Leila Alaoui

Le monde de la culture rend hommage à la photographe franco-marocaine Leila Alaoui

DÉCÈS – La nouvelle a ému des milliers de personnes, de part et d’autre de la Méditerranée, lundi 18 janvier au soir. La photographe franco-marocaine Leila Alaoui, notamment connue pour sa série de portraits saisissants de Marocains pris sur le vif, a succombé à ses blessures suite aux attentats de Ouagadougou survenus trois jours avant.

Sur les réseaux sociaux, des figures des milieux artistiques, politiques ou encore médiatiques ont été très nombreuses à rendre hommage à la jeune femme de 33 ans qui avait, dans un premier temps, laissé l’espoir de s’en sortir malgré les deux balles reçues dans le corps.

Reconnue dans son milieu, elle exposait en France, aux Etats-Unis ou au Liban. Pour le monde de la culture, l’annonce de son décès a eu l’effet d’un électrochoc.

« Une des photographes marocaines les plus talentueuses »

Dans un message publié sur Facebook, la Fondation nationale des musées du Maroc, et son directeur, l’artiste Mehdi Qotbi, ont présenté « leurs sincères condoléances » à la famille de l’une « des photographes marocaines les plus talentueuses », actuellement exposée au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain.

L’écrivain Tahar Ben Jelloun a aussi réagi, dans une tribune publiée sur Le360: « Aujourd’hui le monde de l’art perd une étoile, une superbe créatrice qui a filé à toute vitesse. Il a fallu que ce soit sur scène, son lieu de création, pour les droits de l’homme, pour les droits de montrer ce que le grand public ne voit pas, que la cruauté des barbares l’a blessée d’abord et lui a retiré ensuite la vie qu’on avait cru hors de danger ». L’artiste était partie dans la capitale du Burkina Faso pour l’ONG de défense des droits humains Amnesty International.

Pour l’écrivain Sonia Terrab, « les terroristes la colère la rage l’envie de hurler, tout casser, ça viendra après. Là, j’ai perdu une amie… On a tous beaucoup perdu cette nuit… Et putain, ça fait mal », écrit-elle sur Facebook. La réalisatrice Leila Marrakchi a elle aussi exprimé son émotion: « Quelle tristesse! RIP Leila… »

L’Institut du monde arabe (IMA) et la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris, dans laquelle la photographe exposait jusqu’au 17 janvier, avaient déjà exprimé leur soutien à la photographe et sa famille, après avoir appris ses blessures.

« Vous n’avez tué personne! »

« Vous n’avez tué personne! Croyez-le ou pas! Elle est encore là, plus que jamais! Mais ça, vous n’êtes plus là pour le savoir… Vous êtes déjà morts… », écrit le réalisateur Othman Naciri. « Repose en paix belle Leila! Je voudrais avoir les bons mots pour décrire cette perte tragique d’une belle et talentueuse jeune artiste, tu vas nous manquer », écrit quant à elle la photographe Lalla Essaydi.

La galerie d’art ArtFactum de Beyrouth au Liban, avec laquelle la photographe travaillait, a également réagi: « Nous avons perdu une artiste accomplie, une amie chère et un être humain aimable, tout cela beaucoup trop tôt. Repose en paix ».