Le monde arabe sur un volcan !

Le monde arabe sur un volcan !

la situation dans les pays arabes menace d’exploser avec la montée de la contestation tous azimuts, dont les conséquences ne seront que désastreuses, pour cette région du monde, dirigée d’une main de fer jusque-là par les régimes en place. L’heure est grave !

Depuis le déclenchement de la révolution tunisienne, suite à l’immolation de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010, avec la chute inattendue d’un des plus stables régimes du monde arabe, celui de Zine El-Abidine Ben Ali, la fièvre de la contestation se propage d’un pays à l’autre.

Après avoir emporté également le “pharaon” Hosni Moubarak, la révolte ébranle maintenant d’autres dirigeants, que d’aucuns croyaient à l’abri, à l’image du Libyen Mouammar Kadhafi, que la communauté internationale s’apprête à déquiller, dans le cadre d’une coalition militaire avec le feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies.

Libye : De la guerre civile à l’intervention étrangère

L’obstination du colonel Kadhafi à se maintenir au pouvoir, comme l’indique son retour en force sur le terrain où il a repris aux insurgés la majeure partie des villes qu’ils contrôlaient jusque-là, a conduit inévitablement à une réaction internationale, qui devrait se concrétiser par une intervention militaire pour empêcher l’armée du régime d’atteindre son objection.

Hier matin, des bombardements intensifs des forces de Kadhafi ont secoué le sud-ouest de Benghazi, fief de la rébellion dans l’est de la Libye, et un avion militaire a été abattu au-dessus de la ville.

Pour justifier cette violation du cessez-le-feu qu’il avait décrété la veille, le leader libyen a affirmé que “les gangs d’Al-Qaïda attaquent des unités des forces armées stationnées à l’ouest de Benghazi”, selon l’agence officielle Jana.

Une série de quatre explosions rapprochées ont été entendues depuis le centre de la ville. Plusieurs colonnes de fumée noire s’élevaient au-dessus de la zone, qui pourrait être une zone d’habitations. Des incendies se déclaraient dans les parties bombardées, d’après l’épaisseur des fumées. Des centaines de personnes fuyaient par le nord-est la ville de Benghazi, bastion des rebelles libyens où des bombardements ont eu lieu dans la matinée.

Les personnes quittant la ville formaient des files d’attente devant les stations-services et les boulangeries pour s’approvisionner avant de prendre la route menant vers Tobrouk, ville distante de 350 km vers l’est et l’Égypte.

Juste après, Mouammar Kadhafi a prévenu samedi Paris, Londres et l’ONU qu’ils regretteraient toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye. Un porte-parole du régime a, en effet, déclaré en citant le numéro un libyen : “Si vous intervenez dans notre pays, vous le regretterez.”

Par ailleurs, Kadhafi a adressé un message “urgent” aux présidents américain et français, Barack Obama et Nicolas Sarkozy, au Premier Ministre britannique David Cameron et au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a rapporté la même source. Dans le message adressé au président Obama et au chef de l’ONU, Kadhafi affirme : “Tout le peuple libyen est avec moi, et ils sont prêts à mourir pour moi, les hommes, les femmes et les enfants.”

Yémen : Carnage à Sanaâ

Cinquante-deux personnes ont été tuées et 126 blessées dans les tirs contre des manifestants vendredi à Sanaâ, selon un nouveau bilan fourni hier par des sources médicales.

“Le bilan s’élève maintenant à 52 tués et 126 blessés, après le décès de plusieurs personnes qui ont été atteintes par balle”, a indiqué l’un des médecins de l’hôpital de fortune installé près du lieu de manifestation à l’entrée de l’université de Sanaâ.

Le dernier bilan de ces tirs, les plus meurtriers depuis le début de la contestation du régime à la fin de janvier, communiqué vendredi soir de sources médicales, faisait état de 46 tués et de dizaines de blessés.

Syrie : Premières manifestations contre le régime El-Assad

Quatre manifestants ont été tués et des centaines d’autres blessés vendredi par les forces de l’ordre en Syrie, où plusieurs villes ont connu des manifestations contre le pouvoir sans précédent depuis l’arrivée du président Bachar El-Assad en 2000. À Deraa, à 120 km au sud de Damas, “les forces de l’ordre ont ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants”, a déclaré à l’AFP un militant des droits de l’homme sur place, joint par téléphone depuis Nicosie.

“Quatre personnes ont été tuées : Akram El-Jawabra, Houssam Abdelwali Ayash, Ayham El-Harri et un membre de la famille Abou Aoun”, a-t-il précisé. La Syrie a confirmé, via son agence officielle Sana, que des actes de sabotage et des violences avaient eu lieu à Deraa. Des manifestations ont également eu lieu à Damas et dans d’autres villes du pays après l’appel à un “Vendredi de la dignité”, pour réclamer plus de libertés et de démocratie, sur le site internet Facebook.

Bahreïn : 16 morts et 60 disparus depuis le début des troubles

Un quatrième manifestant, porté disparu depuis l’attaque mercredi des forces de l’ordre de manifestants place de la Perle à Manama, est mort, a annoncé un député de l’opposition chiite, qui estime à 60 le nombre de personnes toujours portées disparues. Ce nouveau décès porte à 16 le nombre de personnes tuées, dont quatre policiers, selon les autorités, depuis les troubles à Bahreïn le 14 février. Les forces armées bahreïnies ont annoncé avoir imposé à partir d’hier un blocus maritime de nuit au nord et à l’est de l’archipel.

Irak : 15 blessés dans une manifestation antigouvernementale à Fallouja

Quinze manifestants ont été blessés vendredi à Fallouja, à 60 km à l’ouest de Bagdad, quand l’armée irakienne a dispersé un rassemblement contre le manque de services et l’inefficacité des autorités.

Près d’un demi-millier de personnes étaient rassemblées depuis un quart d’heures dans le centre de cette ville sunnite quand les forces de sécurité sont intervenues vers 10h (7h GMT) pour disperser la foule, utilisant des matraques électriques avant de tirer des coups de feu en l’air, selon des témoins. Un couvre-feu a ensuite été imposé pendant plusieurs heures sur la ville.

Les manifestants entendaient protester contre le manque de services, reprochant aux autorités irakiennes de ne pas se soucier suffisamment des préoccupations de la population.

Arabie Saoudite : La carotte et le bâton du roi Abdallah

Le roi Abdallah a assuré, dans un discours télévisé, que les forces de sécurité étaient prêtes à faire face à “tous ceux qui envisageraient de porter atteinte” au royaume, annonçant également une série de décrets royaux sur des subventions sociales. Il a annoncé une augmentation majeure des effectifs de sécurité dans le royaume, et un nouveau train de mesures sociales pour une valeur de près de 100 milliards de dollars.

Maroc : Des manifestations aujourd’hui

Le Maroc devrait connaître aujourd’hui une nouvelle journée de manifestations pour réclamer des changements démocratiques. Un test important pour le pouvoir, quelques jours après le discours du roi Mohammed VI annonçant de profondes réformes politiques.

Des marches et rassemblements sont prévus dans plusieurs villes à l’appel du mouvement du 20 Février qui, il y a un mois, avait fait descendre plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues du Maroc pour demander des réformes urgentes et une limitation des pouvoirs royaux.

Algérie : Encore des tentatives de marche

Deux tentatives de marche de protestation hier dans deux endroits différents à Alger, marquées par une très faible mobilisation, ont été facilement contrées par les forces de l’ordre, alors qu’une troisième n’a pas eu lieu. La désormais traditionnelle marche de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd, tendance formations politiques), qui devait relier la place de la Concorde à la place des Martyrs, aura regroupé moins d’une trentaine de personnes, selon la police, et a été rapidement dispersée.

Une deuxième marche, prévue de la Grande Poste à la présidence de la République, a rassemblé moins d’une vingtaine de personnes, selon la police.

Elle était organisée par de jeunes facebookers regroupés dans une organisation qu’ils ont dénommée “Alternative de la jeunesse pour le changement”, et qui revendique, elle aussi, “un changement de régime politique”.