La Centrale syndicale tunisienne, UGTT, a appelé hier à une grève générale prévue pour aujourd’hui à Sidi Bouzid, foyer de la révolution qui a provoqué la chute du président Ben Ali, pour exiger la démission du gouvernement de transition.
Selon les déclarations du secrétaire général adjoint de l’UGTT pour la région, Ali Zari, «il y aura une grève générale demain à Sidi Bouzid et une manifestation pour faire tomber le gouvernement». La journée d’hier a été également marquée par le mandat d’arrêt international lancé par la justice tunisienne contre le président déchu Zine El Abidine Ben Ali, réfugié en Arabie saoudite, ainsi que contre son épouse Leïla Trabelsi. En outre, une fois encore durant la journée d’hier, près d’un millier de Tunisiens ont occupé l’esplanade de la Casbah où sont abrités les bureaux du Premier ministre dans l’attente d’une éventuelle annonce du remaniement gouvernemental promis voilà quelques jours déjà.
Par ailleurs, face à cette foule déterminée, la police antiémeute tunisienne a eu recours hier matin à des tirs de grenades de gaz lacrymogènes lancés en direction des manifestants qui tentaient de forcer un barrage bloquant l’accès de l’esplanade où se situent les bureaux du Premier ministre. Ne désespérant pas, les manifestants, en majorité du centre du pays, ont campé sur place toute la nuit, bravant une fois encore le couvre-feu, réclamant inlassablement le départ du gouvernement de tous les caciques de l’ancien parti pro Ben Ali au pouvoir.
Ainsi, des affrontements sans gravité entre partisans et contestataires du gouvernement se sont déroulés hier après-midi à l’avenue Habib Bourguiba, la principale artère de la capitale Tunis. Néanmoins, les manifestants des deux bords ont continué à exprimer leurs opinions sans recours à des actes de provocation.De plus, la grève générale convoquée avant-hier à Sfax, a débuté hier matin avec «le débrayage de milliers de travailleurs de tous les secteurs», déclare Amine Cheffi, membre du bureau régional de la Centrale syndicale UGTT. Les grévistes ont commencé à se rassembler devant le siège régional de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) pour demander la dissolution du gouvernement de transition.
Par Lynda N. Bourebrab