Pas loin de la frontière algérienne, exactement à Tessalit, une ville de l’extrême nord-est du Mali, des combats sanglants ont éclaté hier, entre des éléments du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), et un groupe terroriste qui serait affilié au Mujao (le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest).
Le théâtre des affrontements, dont le bilan n’est pas encore rendu public, est la localité In-khalil. « Des Touareg du MNLA et un groupe armé non encore identifié avec précision s’affrontent actuellement à In-Khalil », a, en effet, déclaré une source sécuritaire régionale qui a affirmé que « des tirs à l’arme automatique sont entendus à l’est de cette localité ».
Quant à l’appartenance de ce groupe, elle sera confirmée par le Mnla lui-même. Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, l’un des responsables de ce groupe armé, composé essentiellement de Touareg et qui a authentifié les faits, a assuré que « le groupe terroriste en question est dirigé par Omar Ould Hamaha », du Mujao.
« Les djihadistes sont tous entrés dans In-Khalil par le côté nord-est, et le côté nord-ouest, près de l’Algérie » a-t-il ajouté, précisant qu’ils sont venus dans de nombreux véhicules. Rappelons qu’avant-hier, In- Khalil avait été le théâtre d’un attentat- suicide commis par deux véhicules piégés, ayant fait au moins cinq morts dont deux kamikazes, selon des sources sécuritaires. L’attentat suicide visant le MNLA a été revendiqué samedi par le Mujao.
L’acharnement des groupes terroristes sur les éléments du Mnla, vient du fait que celui-ci s’est allié à la France qui mène la guerre contre les extrémistes au nord du Mali. Après avoir été perçu comme un groupe terroriste, avec qui la perspective des négociations n’était pas » envisageable « , le Mnla a fini, de par son utilité, par s’attirer la » sympathie » de la France, et, de par le danger qu’il peut constituer, les foudres des groupes terroristes.
Ayant une bonne maîtrise de la région et étant rompus aux dures conditions climatiques du Sahel, les éléments du Mnla sont d’un réel concours aux armées françaises et maliennes. D’ailleurs, on présume que la France n’a pas eu beaucoup de difficultés à convaincre Bamako de son alliance avec ce Mouvement, puisque aucune » condamnation » ne s’en est suivie. Pourtant des chefs du Mnla sont visés par des mandats d’arrêts à Bamako.
Par ailleurs, l’Organisation des nations unies a tiré, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire au nord du Mali. » La situation au Mali a provoqué le déplacement à l’intérieur du pays de 16 000 personnes, alors que des dizaines de milliers d’autres, ont franchi depuis le début de l’année les frontières vers la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger», selon l’organisation onusienne.
Le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève, Jens Laerke, a indiqué, vendredi, que l’ONU est » horrifiée » par les rapports qui lui sont parvenus sur des violations des droits de l’Homme, le recrutement d’enfants et la hausse des violences sexuelles dans le nord du pays.
Jens Laerke a également fait part de la profonde préoccupation d’OCHA, du sort de plus de 1,2 millions de personnes dans le nord du Mali, qui ont été touchées par les opérations armées, où l’accès humanitaire est limité.
Dans ce contexte, la Russie a appelé la communauté internationale à consolider ses efforts, afin de régler la crise au Mali, en se basant sur les résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, indique un communiqué du service de presse de la diplomatie russe.
Pour sa part, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali et au Niger, Jean-Nicolas Marti, a déclaré que la situation au Mali qui combat des groupes terroristes dans le nord du pays, n’était » pas du tout stable « , et non » propice au retour des populations « .
H. F.
NIGER: DES MILITAIRES AMÉRICAINS POUR L’INSTALLATION DES DRONES
Le président Barack Obama a affirmé que près de 100 soldats américains ont été déployés au Niger, selon des informations rapportées par le site internet de la chaîne de télévision Fox News. Les forces ont été déployées avec des armes » pour leur propre protection et sécurité « , a dit le Président.
Dans une lettre adressée au Congrès américain, le président Obama a affirmé que les forces » fourniront un soutien pour la collecte de renseignements et faciliteront également l’échange de renseignements avec les forces françaises qui mènent des opérations au Mali, et avec d’autres partenaires dans la région « . Selon deux responsables militaires américains de la défense, cités par la même source, ces troupes auront pour mission l’installation de drones non armés pour la surveillance.
Cette base permettra aux États-Unis de fournir à la France plus de renseignements, (…) et au fil du temps, elle pourrait servir pour des missions spéciales des États-Unis visant à renforcer les forces de sécurité nigériennes, selon la même source.
L’un des deux responsables de la défense a confirmé que leurs troupes américaines piloteront des drones et d’autres plateformes de surveillance à partir des pistes militaires au Niger pour suivre le mouvement des combattants et des réfugiés à l’intérieur du Mali et autour de la frontière.
R. N.
