“Les deux pays disposent d’un potentiel énorme qui n’est pas vraiment utilisé”, relève le ministre polonais de l’Agriculture.
La Pologne souhaite élargir sa coopération avec l’Algérie. C’est, du moins, ce que nous a indiqué, hier, le ministre polonais de l’Agriculture, Marek Sawicki, rencontré à l’hôtel El-Aurassi à Alger. “Nous souhaitons élargir la coopération que nous avons actuellement avec l’Algérie. Nous voulons connaître les hommes politiques algériens, les hommes d’affaires, mais aussi des agriculteurs pour construire
une coopération à long terme. Nous voulons aussi que l’Algérie puisse connaître un peu mieux la Pologne, notre potentiel et notre culture”,
a souligné M. Sawicki au cours d’un entretien.

M. Sawiski nous a expliqué que la Pologne est un grand pays de l’Europe centrale. Elle est cinquième producteur de la nourriture dans l’Union européenne. Dans certains domaines agricoles, comme la volaille, les fruits et légumes, notamment les pommes, et les champignons de Paris, la Pologne est leader. La Pologne est aussi quatrième producteur de lait et de produits laitiers. “Les produits laitiers de la Pologne sont les meilleurs en Europe et dans le monde. Uniquement en 2014, la Pologne a exporté des produits agroalimentaires pour plus de 21,3 milliards d’euros, dont 80% vers le marché unique européen, qui est un marché très exigent”, a affirmé le ministre polonais de l’Agriculture. Interrogé sur les domaines de la coopération qu’il a évoqués lors de sa rencontre, samedi, avec le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, il a indiqué que la Pologne souhaite “renouveler la coopération dans le domaine des semences”. La coopération dans ce domaine précis est déjà ancienne entre l’Algérie et l’Institut de semence polonais.
“Il y a eu des travaux menés ensemble pour l’introduction en Algérie de la pomme de terre consommable, du blé, du triticale et de l’orge. Je pense que cela vaut la peine de poursuivre ces travaux”, a estimé le ministre polonais de l’Agriculture.
Le deuxième domaine de coopération évoqué entre M. Nouri et son homologue, M. Sawicki, concerne les travaux sur le génome de vaches laitières et la production de viande bovine. “Les deux pays disposent d’un potentiel énorme qui n’est pas vraiment utilisé”, relève le ministre polonais de l’Agriculture. Le troisième domaine porte sur la transformation et le stockage des produits alimentaires. “La Pologne, durant les dix dernières années, a accompli une grande transition dans ce secteur. Nous avons une expérience, très récente, que nous pouvons partager avec l’Algérie”, a indiqué M. Sawicki. Le quatrième domaine touche à l’amélioration de la qualité des produits fabriqués en Pologne et en Algérie, notamment en matière de garantie de la qualité et de sécurité pour les consommateurs. “La Pologne, au moment de son adhésion à l’Union européenne, a adopté toutes les exigences du marché
européen, qui étaient particulièrement sévères et difficiles. Cela a été difficile au début. Mais aujourd’hui, nous voyons que leur apport est bénéfique”, a relevé M. Sawicki, précisant que l’agriculture de la Pologne est très diversifiée. Mis à part les agrumes, la Pologne produit un peu de tout.
Interrogé sur l’apport de l’expérience de la Pologne qui a réussi sa transition économique du communisme vers l’économie de marché pour l’Algérie, notamment sur le plan de la propriété des terres, le ministre polonais a répondu que “c’est à l’Algérie de décider du modèle à adopter”. “Ce que nous pouvons faire, c’est partager notre expérience avec l’Algérie”, a-t-il ajouté.
À l’époque socialiste, explique M. Sawicki, la Pologne était l’unique pays de cette partie de l’Europe où 80% des terres appartenaient au privé. “Cette grande tradition de la propriété privée des terres et de la responsabilité de ce qu’on fait de la propriété dont on dispose a eu pour effet que onze ans après l’adhésion de la Pologne, celle-ci est le seul pays parmi ceux qui ont adhéré à ce moment-là à l’UE où la production a augmenté de 40%”, a-t-il indiqué. “Les 10 autres pays qui sont devenus membres de l’UE, en même temps que la Pologne, ont connu une chute de la production de 10%”, a constaté M. Sawicki.
Questionné sur les projets d’investissement des entreprises polonaises en Algérie, M. Sawicki a relevé les grands intérêts des sociétés
polonaises pour le marché algérien. “Il y a beaucoup de sociétés polonaises qui sont intéressées par l’investissement en Algérie, mais elles attendent de trouver des partenaires ouverts”, a-t-il indiqué.
M. R.