Le ministre marocain des affaires étrangères attendu à Alger,Nouvelle tentative de rapprochement

Le ministre marocain des affaires étrangères attendu à Alger,Nouvelle tentative de rapprochement

Saâd-Eddine El Othmani

Une délégation d’une quinzaine d’opérateurs économiques algériens de la ville de Relizane (120 km d’Oran) prospecte depuis le 9 janvier les possibilités d’investissement dans la région de Fès.

Le sommet de l’UMA, qui doit se tenir le mois prochain au Maroc, probablement à Rabat, revêt un caractère exceptionnel. Il doit signer la fin de la brouille entre Rabat et Alger. C’est apparemment décidé: les deux capitales vont mettre aux oubliettes les malentendus qui gangrènent leurs énormes potentialités économiques.

Ce qui ne peut que nuire à leurs deux peuples. En plus d’avoir un fonds linguistique commun Marocains et Algériens ont surtout en partage une histoire qui ne doit que les rapprocher et les unir. Un trait naturel interrompu et contrarié, que les responsables politiques des deux pays ont la ferme intention de relancer. «Saâd-Eddine El Othmani, le nouveau ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, est attendu en début de semaine prochaine à Alger pour une visite officielle les 23 et 24 janvier, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M.Amar Belani. Cette visite confirmerait la dynamique impulsée par le chef de l’Etat et le souverain marocain, au processus de normalisation entre les deux pays ainsi que les dernières déclarations du ministre algérien des Affaires étrangères à ce sujet. «La fermeture de la frontière entre les deux pays frères que sont l’Algérie et le Maroc n’a jamais été considérée comme une décision définitive. Le rapprochement qui s’opère depuis plusieurs mois entre l’Algérie et le Maroc, et qui va être consolidé avec le nouveau gouvernement marocain, toutes ces évolutions travaillent à la normalisation des relations avec le Maroc à terme». a déclaré Mourad Medelci le 3 janvier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. La normalisation est en marche et rien ne semble pouvoir la contrarier. Le socle sur lequel elle doit reposer donne de solides gages de réussite et devrait garantir à toute la région un essor économique, trop attendu. L’UMA (l’Union du Maghreb arabe) n’est pas une vue de l’esprit.

«Avant la fin février 2012, il est prévu une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA au Maroc. L’action maghrébine est d’abord la cohérence entre les politiques économiques, commerciales, sociales. C’est cela l’UMA. Ce n’est pas seulement une envie» avait révélé le chef de la diplomatie algérienne. Cette «réalisation géostratégique» représente un espace économique régional de quelque 90 millions d’âmes qui reste à construire. Les entrepreneurs algériens contribuent à mettre leurs pierres à l’édifice. «Une délégation d’une quinzaine d’opérateurs économiques algériens, représentant différents secteurs de la ville de Relizane (à 120 km d’Oran) sillonne depuis le 9 janvier dernier la ville de Fès et sa région. Ils multiplient, en effets, les rencontres business to business (B to B) avec des opérateurs marocains de la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre d’agriculture de Fès-Boulemane», a rapporté la presse marocaine. Pour rappel, le Maroc, qui était l’invité d’honneur du 7e Salon international de l’Agriculture d’Alger, a participé, au mois de novembre 2011, à cet événement avec plus d’une centaine d’opérateurs économiques. «La présence d’une délégation marocaine forte de 150 opérateurs de haut niveau est un signe de l’intérêt commun de construire des relations fortes entre nos deux pays… Nous sommes en train de consolider un processus (de normalisation Ndlr) enclenché depuis le début de l’année», avait souligné Rachid Benaïssa, le ministre algérien de l’Agriculture. Le train est en marche…