Après le ministre tunisien des Affaires étrangères, c’est au tour du chef de la diplomatie italienne, M. Franco Frattini Massari, d’effectuer une visite à partir d’aujourd’hui en Algérie sur invitation de son homologue Mourad Médelci. Des événements comparables parce qu’il se trouve que les relations de notre pays avec l’Italie ne sont pas moins fraternelles qu’avec la Tunisie.
Bien avant le traité d’amitié signé en 2003, ce sont d’excellents rapports commerciaux, politiques et culturels qui caractérisaient les échanges italo-algériens avec l’épreuve de vérité lors de la tragédie nationale, où Rome fit partie des capitales amies qui refusèrent d’abandonner Alger à ses turpitudes et le démontra, par exemple, en maintenant les vols d’Alitalia quand d’autres transporteurs aériens ne se risquaient plus à desservir le territoire algérien.
Aujourd’hui encore, les bonnes intentions sont traduites par l’option de reconversion de la dette en projet de développement pour un montant de 10 millions de dollars comme le précise l’APS. Dans l’autre sens, le ministre italien a rappelé que l’Algérie est le principal fournisseur de son pays en gaz, ce qui fait de l’Italie le premier client européen de notre compagnie nationale énergétique dans le domaine.
Gageons, par conséquent, que la conférence de presse conjointe qui se tiendra ce jour à la résidence Djenane El Mithak à Alger ne fera que confirmer le renforcement de liens multidimensionnels entre les deux pays avec une coopération privilégiée dans le secteur économique.
Surtout que c’est en ce même lieu, Djenane El-Mithak, que se sont tenues l’année dernière au mois de mai, des journées d’études parlementaires sur le rôle des PME-PMI dans le développement économique et social en présence du président de la Chambre italienne des députés, la commission des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration et du président de l’APN.
Des travaux qui furent l’occasion de signer un protocole de coopération entre le Forum des chefs d’entreprise (FCE) et l’organisation italienne des entreprises manufacturières et des services appuyé par un accord-cadre de coopération financière entre la société italienne d’investissement Simest et l’Algérienne Finalep pour soutenir le business entre les PME italiennes et algériennes.
Un axe majeur de partenariat à la lumière de la plus-value sur l’économie mondiale que draine les petites et moyennes entreprises capables de créer des richesses durables hors ressources nationales.
Du business à la géopolitique
Sur un autre plan, plus politique, l’Italie, par la voix de son émissaire, adresse un message des plus pertinents à la communauté internationale en signifiant que «l’Algérie est un pays politiquement stable» en ces temps de décrépitude pour la vilaine théorie des dominos qu’ont développée, il y a quelques mois, les ennemis de l’Algérie rêvant d’un scénario égyptien au pays d’Ali la pointe.
La motion de confiance de l’Etat italien énonce clairement une appréciation très favorable sur le train de réformes en cours dans le pays que «l’Italie suit avec beaucoup d’attention et dont elle encourage les efforts.» Contrairement aux vains mots du moribond projet de l’UPM, on peut donc croire au souhait commun des deux rives de «créer un espace de sécurité et de prospérité dans la Méditerranée» pour reprendre une voix autorisée citée par une dépêche de l’APS.
L’hôte italien d’Alger et son homologue algérien devraient nous en dire plus ce matin avec un probable réajustement de la position italienne à propos de la crise libyenne que l’Algérie saura faire valoir dans la région, pour la promotion d’une solution qui fera taire les armes imbéciles.
Nordine Mzalla