Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, campe sur ses positions, qui sont celles du gouvernement, sur la question de la retraite, tout en insistant sur le maintien du projet de loi y afférent. Il a évoqué, lors de sa visite de travail dimanche et lundi, à Tlemcen, la question de la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, dont il dira qu’elle est irrévocable, et ce, par souci d’équité et de préservation des capacités de la Caisse nationale des retraites (CNR).
En clair, la question est tranchée et le dossier est définitivement clos pour le gouvernement. Le projet de loi devrait modifier et compléter certaines dispositions de la loi 83-12 du 2 juillet 1983 relative à la retraite, notamment l’abrogation des dispositions de retraite sans condition d’âge, instituées par l’article 2 de l’ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, modifiant et complétant cette loi.
Le directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail avait, récemment, indiqué que la CNR verse chaque mois 770 milliards de dinars sous forme de pensions à environ 1,6 million de retraités dont plus de 50% ont quitté leur emploi avant l’âge légal de 60 ans. Des arguments repris par l’Exécutif pour justifier cette réforme et que les syndicats (autonomes) récusent considérant, d’une part, que la retraite anticipée ou sans condition d’âge est un acquis et, d’autre part, chiffres à l’appui, que son maintien ne risque en aucun cas d’affecter l’équilibre financier de la CNR.
Un raisonnement irrecevable, selon M. El-Ghazi, qui a déclaré que la nouvelle loi sur la retraite sera applicable dès 2017 et qu’elle est l’aboutissement de la dernière tripartite qui a associé le gouvernement aux partenaires sociaux et au patronat. Par partenaire social, il entend l’UGTA, puisque les autres syndicats autonomes qui représentent la plupart des travailleurs sont exclus des négociations, ce que le ministre a confirmé la semaine dernière en affirmant que sur la question des métiers pénibles, l’on tiendra compte des propositions de l’UGTA.
Concernant les métiers pénibles, il a précisé qu’une commission d’experts planche actuellement sur ses différents contours afin de définir les conditions de contrainte devant permettre de cibler chaque activité ardue nécessitant l’octroi d’un statut particulier qui devrait déboucher sur un départ avant l’âge de 60 ans.
À noter qu’une commission de l’UGTA s’attelle actuellement à élaborer une liste des métiers à haute pénibilité physique et morale, sans attendre les conclusions de la commission évoquée par le ministre.