Le ministre du Commerce l’a affirmé mardi “On ne peut pas laisser le commerce extérieur dans cet état”

Le ministre du Commerce l’a affirmé mardi  “On ne peut pas laisser le commerce extérieur dans cet état”

Le projet de loi sur les licences d’importation sera présenté en plénière dimanche prochain à l’APN.

Les concessionnaires automobiles seront obligés de déclarer leur impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) pour bénéficier de licences d’importation que compte mettre en place le gouvernement.

“Il y aura, à partir de 2016, des licences d’importation qui vont fixer un seuil au-delà duquel on ne pourra pas importer de voitures. Parmi les critères choisis en matière d’importation de voitures, figure la déclaration de l’IBS”, a annoncé mardi le ministre du Commerce, Amara Benyounès, à l’ouverture de la  cérémonie, organisée à l’hôtel El-Aurassi, à Alger, par le World Trade Center Algeria (Wtca). “Nous nous sommes rendu compte d’une chose qui est quand même incroyable. Ce sont les plus grands vendeurs de voitures en Algérie qui déclarent le moins d’impôts”, a indiqué le ministre, s’interrogeant si “leurs marges sont faites à l’étranger ?”.

Selon M. Benyounès, tous les concessionnaires automobiles algériens sont astreints par les constructeurs à importer un certain nombre de véhicules. “Il est possible que vous achetiez une voiture en 2015 alors qu’en réalité, elle a été fabriquée en 2013 ou 2014”, a-t-il estimé, regrettant que notre pays soit devenu une très grande aire de stockage de voitures. “Aucun pays ne fait cela”, a-t-il déploré. Le ministre souligne, encore une fois, que les licences d’importation ne concerneront que les produits qui alourdissent fortement la facture des importations. “Les kiwis et les bananes ne représentent rien dans la balance commerciale de l’Algérie. On veut nous orienter vers ces petites bricoles de commerce extérieur pour oublier l’essentiel. Tant que je serai ministre du Commerce, les Algériens auront le droit de manger des kiwis et des bananes”, a indiqué M. Benyounès. Le ministre révèle que l’Algérie importe 500 millions de dollars, en produits électroménagers.

Notre pays importe également pour 1,6 milliard de dollars d’aliments de bétail. C’est un marché contrôlé par 4 à 5 personnes. Personne ne les connaît et personne n’entend parler d’elles. Le plus grand employeur parmi elles emploie 32 personnes. L’Algérie achète de l’étranger 600 millions de dollars en produits d’entretien et cosmétiques. “Objectivement, peut-on laisser le commerce extérieur dans cet état ? Ce n’est pas possible”, a estimé le ministre. Ce sont ces  gros chapitres, ainsi que le ciment, qui seront concernés par les licences d’importation, dont le projet de loi sera présenté en plénière dimanche prochain à l’APN. “Nous avons touché de très gros intérêts. Nous avons touché des lobbies importants, qui sont installés dans le commerce extérieur et qui sont dans l’importation depuis une quinzaine d’années avec des chiffres d’affaires absolument astronomiques”, a affirmé M. Benyounès, estimant que “la campagne médiatique, qui a visé le ministre du Commerce n’est pas une affaire d’alcool”. Sur un autre plan, le ministre a estimé qu’il est illusoire de parler de réduction des importations ou d’augmentation des exportations, s’il n’y a pas de production.

Et il ne peut y avoir de production s’il n’y a pas une réelle diversification de l’économie nationale et une amélioration du climat des affaires.

M. R