C’est la deuxième visite de travail et d’inspection qu’effectue le ministre des Travaux publics, Farouk Chial, à Béjaïa en l’espace de deux mois seulement.
Si le ministre veille rigoureusement au respect des délais de réalisation des différents projets en cours dans la wilaya, c’est parce qu’il reçoit des retours d’écoute, souvent relayés par des comptes-rendus de presse, qui révèlent des dysfonctionnements à l’origine des retards qu’accusent des projets éminemment structurants. C’est le cas de la pénétrante autoroutière, de l’échangeur des Quatre chemins, à l’entrée de la ville de Béjaïa, de l’aménagement des gorges de Kherrata ainsi que du projet d’évitement de la même ville pour rendre fluide la circulation sur l’un des plus importants axe routier à l’échelle nationale.
Le ministre a entamé sa visite par l’inspection des travaux au niveau de l’échangeur des Quatre chemins. Jamais sans doute un ouvrage d’art n’avait posé autant de problèmes que celui de cet échangeur. Il avait accusé un retard avant que ne débutent ses travaux. C’est une opposition du groupe Sonatrach, qui en était à l’origine. L’entreprise nationale des hydrocarbures ayant estimé que l’ouvrage d’art empiétait sur le couloir de servitude de son pipe line. On avait néanmoins pris la responsabilité, il y a quelques mois de cela, d’entamer les travaux et même de fixer les délais de réalisation à quelque 18 mois. Le ministre apporte ainsi sa caution à ce projet éminemment structurant.
Le ministre s’est rendu ensuite à Amizour où il a eu à s’enquérir de l’état d’avancement du projet de réalisation de la pénétrante autoroutière, qui bute également sur quelques problèmes liés notamment aux affaires d’expropriations. Mais aussi et à des glissements de terrains. Sur site, il a appelé les responsables du groupement algéro-chinois à se doter de moyens plus cohérents à même de lui permettre d’augmenter le rythme des travaux.
Et à l’adresse des responsables de wilaya, le ministre les a exhortés à sortir de leur bureau et de multiplier les rencontres avec les citoyens à même de les convaincre à faire l’effort attendu : accepter les indemnisations proposées. Sinon les délais de réalisation du projet ne seraient jamais respectés. Bien que quelque 23 km du projet soit réalisés, l’entreprise a buté sur quelques problèmes, qui ont considérablement ralenti le rythme des travaux. Il s’agit notamment de la délivrance de l’ODS (ordre de service), le problème des expropriations et le manque d’agrégats.
Dans la région du Sahel, à l’est de Béjaïa, le ministre des Travaux public a inspecté le chantier d’aménagement de la RN43, qui relie Béjaia à la wilaya de Jijel. L’ouvrage ne peut être livré tant que les travaux d’éclairage au niveau des trois tunnels ne soient entièrement terminés, ce qui n’est pas le cas présentement. Depuis l’ouverture de ce tronçon routier le mois de juin dernier, pour absorber la forte affluence des estivants, les travaux d’élargissements entre Souk El Tenine et Melbou n’ont pas encore été entamés et les travaux d’éclairage dans les trois tunnels peinent à être achevés.
La dernière escale de Farouk Chiali : la commune historique de Kherrata. Le ministre a effectué une visite sur le chantier de l’évitement de la ville. Bien que le projet soit lancé en 2010, il n’est pas prêt d’être livré, en raison d’une opposition ; le montant des indemnisations étant jugé insuffisant. Les travaux de ce chantier ont été confiés à l’Entreprise nationale des grands ouvrages d’art (ENGEOA) ; ils consistent en l’édification de deux viaducs, qui devraient permettre une plus grande fluidité du trafic dans cette ville, qui connait d’énormes embouteillages quotidiens, plus particulièrement en période estivale.
Le ministre en a en profité pour s’interroger sur le projet d’aménagement des gorges de Kherrata sur un linéaire de 7,6 kilomètres. Le projet, confié à des groupes algériens et turcs : le groupe privé algérien, ETRB Haddad et l’entreprise turque, Özgün İnşaat Taahhüt Sanayive Ticaret Ltd, nécessitera, selon le wali de Béjaïa, le double de l’enveloppe financière mobilisée, qui était de 5 milliards de dinars. Et si les délais sont respectés, l’achèvement des travaux surviendra dans 30 mois, soit au premier semestre de 2016.
Salim Aït-Sadi