Le ministre des travaux publics confirme la résiliation du contrat avec le consortium Japonais, Le couperet tombe sur Cojaal

Le ministre des travaux publics confirme la résiliation du contrat avec le consortium Japonais, Le couperet tombe sur Cojaal

L’entreprise japonaise sur le bas côté de l’autoroute Est-Ouest

Il faut faire du cas Cojaal un exemple à suivre pour éviter que l’Etat soit à la merci de ces «vampires» qui sucent l’Algérie en recourant à l’arbitrage international.

La presse l’avait annoncé depuis un moment déjà, le ministre des Travaux publics l’a confirmé: le contrat avec le consortium japonais Cojaal a été résilié! «L’Algérie a résilié un contrat conclu en 2006 avec le consortium japonais Cojaal pour la construction d’un tronçon de l’autoroute Est-Ouest en raison des retards enregistrés», a officiellement annoncé, hier, le ministre des Travaux publics Abdelkader Kadi sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III où il était l’invité de la rédaction.

«Des consultations ont été lancées pour désigner un autre acteur du BTP afin de terminer la réalisation du tronçon de 400 km confié initialement à Cojaal», a-t-il assuré en soulignant que ce sera deux groupements qui seront choisis. «Les entreprises sont en consultation et on va les désigner dans quelques jours ou quelques semaines. On va compter sur ces groupements pour les réalisations dans des délais record et à moindre coût que les propositions de Cojaal», a-t-il soutenu avant de rassurer quant aux menaces de Cojaal de porter l’affaire devant un arbitrage international où il demande 910 millions de dollars de dédommagement. «Il n’y a pas un arbitrage international de prévu dans le contrat. S’ils veulent faire un arbitrage ce sera un arbitrage algérien, c’est mentionné noir sur blanc dans le contrat», a indique le ministre. «Je ne pense pas qu’ils ont raison», a-t-il insisté. Cette réponse claire et surtout ferme du ministre contre cette entreprise est en fait un message à tous les «vampires» qui sucent l’Algérie. C’est-à -dire les entreprises étrangères qui ont décroché des contrats très juteux mais qui ne respectent pas leurs engagements, et en plus, recourent à l’arbitrage international pour se sucrer encore plus! Il faut faire du cas Cojaal un exemple à suivre. Le contrat admirablement négocié par l’ex-ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, qui mentionne que l’arbitrage se fera au niveau de la justice algérienne, doit être légion pour tous les futurs grands contrats que négociera le pays. Cela doit être étendu à d’autres secteurs comme le bâtiment où des entreprises étrangères ont décroché des contrats qui se chiffrent en milliards de dollars. On peut aller plus loin sans avoir peur du ridicule en soutenant qu’une nouvelle législation doit être mise en place, avec un nouveau cahier des charges pour ce genre de contrats. L’Etat doit se protéger contre ces «Dracula» des temps modernes, lui qui a déjà laissé des plumes avec ces arbitrages internationaux. Car, il faut bien l’avouer que les entreprises étrangères réclament des dédommagements et fassent recours à des arbitrages internationaux, c’est de bonne guerre. Elles sont dans leur rôle. Mais le drame se situe chez nous. En effet, nos responsables, nos entreprises, que font-ils pour éviter ce genre de situations? Quelle parade avons-nous pour contrer ces mastodontes? Quelle démarche entamons-nous pour que ces vampires ne sucent pas l’argent des Algériens? Le cas Cojaal a peut-être la solution à ce problème…

LG Algérie

«L’autoroute Est-Ouest coûtera 11 milliards de dollars»

Pour revenir à l’historique de l’autoroute Est-Ouest, ce chantier reliant les frontières tunisienne et marocaine de l’Algérie sur 1 216 km avait été confié en 2006 aux groupements chinois Citic-Crcc et japonais Cojaal pour un délai de 40 mois. Sur un budget estimé au départ à 7 milliards de dollars, Cojaal s’était vu octroyer la réalisation, pour 5 milliards, d’un tronçon de 400 km dans l’est de l’Algérie. Mais huit ans après, le groupe n’a pas livré la totalité du projet, manquant ainsi à ses obligations. Il avait suspendu les travaux en mars à la suite du refus des autorités algériennes d’accéder à sa demande d’une rallonge de 900 millions de dollars supplémentaires. L’Algérie avait mis en demeure à plusieurs reprises le consortium japonais de finir les travaux sous peine de résiliation du contrat. Ce qui a été donc fait et dans les règles, selon M.Kadi. D’ailleurs, concernant ce tronçon qui est bloqué au niveau de Djebel El Ouahch à Constantine, il a fait savoir que les travaux du tunnel sont en voie de réalisation. «Sur les 13 km, il y a déjà 8 km d’ouverture de piste», a-t-il attesté. Du coût réel de cette infrastructure, M. Kadi a répondu que celle-ci, d’une longueur de 1200 kilomètres, une fois achevée, ne dépassera pas la somme initialement prévue de 11 milliards de dollars. Il a, par ailleurs, fait mention du lancement de quelque 750 kilomètres de voies routières devant relier cette infrastructure aux ports du nord du pays, à certaines villes et à l’autoroute des Hauts-Plateaux (environ 1000 kilomètres), dont les travaux confiés à des groupes nationaux et étrangers, devraient intervenir vers la fin de l’année 2014. «Cela va cependant augmenter les coûts, et les 11 milliards de dollars seront dépassés», a t-il précisé. Questionné à propos de la dégradation de certaines parties de cette autoroute notamment du côté Est (Bouira), il a indiqué que trois entreprises se trouvaient sur le terrain pour réaliser les travaux de réfection. «On va passer aux premières livraisons des 3 km qui sont réalisés par l’Etrhb. Mais sur les 33 km restants, on fera le maximum pour les faire», a t-il certifié. S’agissant du système de péage, le ministre souligne qu’il ne pourra pas être introduit avant l’achèvement total des travaux. Il prévoit ainsi son entrée en application d’ici fin 2015, enfin si les délais sont respectés. Car, il faut le souligner, le ministre des Travaux publics est resté évasif sur la question des délais. Il s’est contenté de dire «qu’elle sera livrée dans les meilleurs délais». Une réponse qui laisse croire que ce mégaprojet qui a déjà accusé plus de 5 ans de retard, est loin de voir le bout du tunnel…