Le ministre des transports à propos de l’ouverture du ciel: « Ce n’est pas à l’ordre du jour »

Le ministre des transports à propos de l’ouverture du ciel: « Ce n’est pas à l’ordre du jour »

Boudjema Talai a soutenu qu’Air Algérie était pour le moment loin du niveau requis pour pouvoir supporter la concurrence.

L’Open Sky n’est pas à l’ordre du jour! C’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre des Travaux publics et des Transports lors de son passage au forum de la Radio algérienne. En effet, Boudjema Talai a assuré que l’ouverture du ciel à la concurrence ne se fera pas tant qu’Air Algérie ne sera pas à niveau pour concurrencer ses rivales étrangères. «Le jour où le pavillon national Air Algérie offrira à ses clients une qualité de service selon les normes internationales et comparables à celle des autres compagnies aériennes, ce jour-là, on pourra parler d’un éventuel Open Sky», a indiqué le ministre en soutenant qu’Air Algérie était pour le moment loin du niveau requis.

C’est d’ailleurs, explique-t-il, ce qui justifie le dernier changement opéré à la tête de la compagnie nationale. Boudjema Talai a dans ce sens remis une couche contre l’ancien P-DG, Mohamed Abdou Bouderbala, qu’il a quasiment accusé de mauvaise gestion. «Air Algérie traverse une zone de turbulence. Elle dispose pourtant de cadres et d’employés de bon niveau. Mais il y avait un manque de rigueur dans la gestion», a-t-il lancé comme une flèche empoisonnée à l’encontre de l’ex-premier responsable d’Air Algérie, remercié jeudi dernier.

«Air Algérie n’a pas de problèmes externes, ni de problèmes de marché où elle a un monopole, et c’est l’essentiel pour une compagnie aérienne. Malgré cela, elle se porte mal, à cause de grands problèmes d’organisation», a-t-il attesté en citant comme exemple le sureffectif qui caractérise la compagnie connue pour être le refuge des enfants de la nomenklatura. «Air Algérie est une compagnie commerciale qui doit générer du bénéfice pour survivre.

Elle ne doit pas compter sur le Trésor public. Elle doit fonctionner comme toutes les compagnies commerciales du monde. On ne peut donc plus faire travailler 600 personnes où l’on n’a besoin que de 300…», explique-t-il avec ce qui sonne comme la fin du «social» chez Air Algérie. Surtout que d’après les aveux du ministre, la situation financière est loin d’être reluisante. «La compagnie doit se suffire à elle-même, elle ne doit pas compter sur le Trésor qui ne peut rien lui apporter», a-t-il jugé.

A cet effet, il a mis l’accent sur les standards internationaux en matière de qualité, de sécurité et de rémunération pour améliorer le service public et augmenter la part de marché de ce transporteur aérien public. Néanmoins, le ministre des Transports se dit confiant de la capacité du nouveau directeur général, Bekouche Alleche, de la «sauver» d’un crash certain. «Je note l’élément positif de cette désignation, c’est que M.Alleche, qui totalise une quarantaine d’années d’expérience, est un enfant de la boîte et connaît ses problèmes.

Donc, ça sera plus facile d’aboutir rapidement à un bon résultat», a avancé le ministre. Boudjema Talai a aussi laissé entendre que des changements auront lieu à la tête d’autres départements de ce fleuron national et ce, dit-il, pour lui donner un second souffle. Enfin, le ministre a rassuré quant au fait qu’il veillera à assurer la sécurité et le bien-être des clients de la compagnie. Le mauvais feuilleton Air Algérie est donc loin d’être terminé…