« Une école de formation de pilotes sera bientôt créée à Aïn Benian »
Le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, a révélé, hier, l’existence d’un projet pour l’ouverture d’une École de formation de pilotes en Algérie, en partenariat avec l’université britannique d’Oxford.
Le ministre qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale a précisé qu’un accord de coopération sera signé au cours des semaines prochaines avec cette université pour la création d’une Ecole de formation de pilotes en Algérie qui aura son siège à Ain Benian, Alger.
Détenue à hauteur de 51% par la compagnie Air Algérie, « cette école dispensera aux élèves-pilotes algériens une formation aux techniques aéronautiques avant de s’ouvrir aux étudiants des autres pays de la région », a-t-il précisé. Cette nouvelle école répondra aux besoins croissants des compagnies aériennes nationales en termes de formation des pilotes. Pour précision, la coopération algérienne avec l’université d’Oxford dans le domaine de la formation des pilotes ne date pas d’aujourd’hui. En 2014, un contrat a été signé par le transporteur aérien national, avec Oxford Aviation Academy (CAE OAA), pour la formation de 200 nouveaux-élèves pilotes. Par ailleurs, dans le cadre de la modernisation de services et afin de rattraper le manque constaté, M. Talai, a indiqué que « des mesures préventives sont prises pour la formation du personnel de la compagnie nationale d’Air Algérie ». Il convient de rappeler dans le même contexte, que lors de la présentation et du débat du projet de loi amendant et complétant la loi n°06-98 du 7 juillet 1998, définissant les règles générales relatives à l’aviation civile devant le Conseil de la nation, M. Boudjemaâ Talaï a révélé que « des mesures seront prises pour mettre à niveau Air Algérie et améliorer le transport aérien ». Il s’agit, selon les déclarations du ministre, de la programmation des vols selon les flux des voyageurs et des moyens de l’entreprise, une mesure qui peut mettre fin aux retards et annulations des vols, véritable casse-tête et motif de nombreuses réclamations des clients. Le ministre a évoqué également la possibilité de programmer dès cette saison estivale, des vols charters à des « prix compétitifs », en précisant que cette mesure sera une étape intermédiaire, en attendant de réfléchir à la création d’une compagnie à bas prix « low-cost ». Pour les lignes domestiques, le ministre a promis le lancement « très prochain » du billet unique entre Air Algérie et Tassili Airlines dans le cadre d’un accord signé entre ces deux compagnies. Ce billet unique sera destiné aux villes du Sud principalement, en raison du manque d’agences de ventes de billets dans ces régions. Il a dévoilé un plan de formation portant sur la création de plusieurs écoles d’aviation civile, ainsi que la formation de 200 pilotes dont 60 sont déjà opérationnels. Il convient de signaler aussi que le nouveau texte introduit nombre d’amendements et de mesures dans l’objectif de lutter contre les actes illicites dirigés contre l’aviation civile à travers notamment l’élaboration d’un Programme national de sûreté de l’aviation civile (PNSAC) et d’un Programme national de sécurité de l’aviation civile (PNS). Figure également parmi les nouvelles mesures introduites dans ce projet pour moderniser le secteur et améliorer la qualité des services aux passagers l’introduction du concept de billet électronique. Il faut rappeler également que le nouveau PDG d’Air Algérie, M. Mohamed Abdou Bouderbala s’est engagé lors de sa nomination en mai dernier à la tête d’Air Algérie à relever le « défi » de hisser cette compagnie au niveau exigé par les standards internationaux. Il a souligné que sa première priorité est de moderniser au niveau des normes internationales, mais aussi dans la relation avec les clients tout en associant les partenaires sociaux ainsi que les cadres et les travailleurs de l’entreprise. Pour ce faire, M. Bouderbala a annoncé un audit de la compagnie nationale qui devrait toucher les niveaux technique et organisationnel ainsi que la gestion du personnel pour pouvoir établir un plan de modernisation qui sera accompagné d’un échéancier. « Ces prestations devraient être améliorées selon les standards internationaux », a-t-il avancé, indiquant qu’il envisage d’associer tous les intervenants tels le partenaire social, les agents et les cadres de cette compagnie aérienne nationale afin d’atteindre cet objectif.

Pour le nouveau premier responsable d’Air Algérie, cette modernisation vise principalement le mode de gestion de cette compagnie dans l’objectif d’améliorer sa relation avec les clients « qui ne sont pas toujours satisfaits de ses prestations de service ».
Salima Ettouahria
Transport ferroviaire
2.000 km de voies ferrées en cours de réalisation
Un plan ambitieux de développement de la Société nationale du transport ferroviaire qui touche à la fois la maintenance du réseau et des moyens de locomotion, ainsi que le renouvellement de ses moyens a été validé. Sa mise en œuvre se fait conformément aux procédures en vigueur. Telle est l’annonce faite par le ministre des Transports, M. Boudjemaâ Talai, qui s’exprimait sur les plans, projets et perspectives de son secteur.
En effet, et comme il l’expliquera, le secteur du transport ferroviaire doit atteindre sa vitesse de croisière même s’il accuse de nombreux retards en la matière. De ce fait, selon lui, « la SNTF reprendra entre autres, ses parts de marché dans le transport des marchandises et des matières premières comme le phosphate et le minerai de fer. Elle mettra en place des moyens modernes de transport des voyageurs pour assurer un service de qualité ». Le ministre a déclaré que 2.000 km de voie ferrée sont en cours de réalisation. « Nous travaillons sur le dossier SNTF et nous apporterons les solutions à tous les problèmes évoqués (vétusté, insécurité, gestion des personnels, relations avec le partenaire social, (…). Nous identifions les compétences à qui nous donnerons l’opportunité d’évoluer », a-t-il souligné. Par ailleurs, et pour ce qui est de la qualité du service qui reste également à désirer au niveau de la SNTF, où les voyageurs des longs trajets se plaignent des retards des trains et de la vétusté de certains wagons ainsi que de l’insécurité observée sur certaines destinations, le ministre a bien admis que la SNTF est une « entreprise en difficulté ». Situation qui fait que celle-ci fait désormais l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Le transport de marchandises qui doit être assuré par rails se fait en grande partie par route avec tous les désagréments que cela implique.
Pas de retard pour les vols de pèlerinage
Estimant que durant la saison estivale est doublée avec les départs vers le Hadj, le ministre a affirmé que le flux attendu pour cette période de vacances « sera très important » et qu’il faut tenter « de rattraper les défaillances ». Il a souligné que la compagnie aérienne Air Algérie est « prête » à accueillir les pèlerins dont le nombre s’élève à 26.000 hadjis. « Un bon programme a été tracé pour cela sur les quatre aéroports qui assureront le transport à savoir, Alger, Oran, Annaba et Constantine », a affirmé Boudjemaâ Talai.
Partant de là, le ministre a déploré la multiplication des retards des vols de la compagnie publique Air Algérie en plus de la mauvaise communication. Pour remédier à cette situation, M. Talai a estimé que des solutions doivent être trouvées « à l’interne » indiquant qu’un plan était en cours de préparation pour restructurer la compagnie.
Il a rassuré, toutefois, les pèlerins qu’il n’y aura pas de retard sur les vols et qu’une « amélioration » a été enregistrée dernièrement tout en admettant qu’on relève plus de 50% de vols en retard. « Actuellement, c’est une amélioration de 30%. Certes les carences existent toujours, mais nous travaillons pour y remédier », dira-t-il.
Kafia Ait Allouache
L’idée d’un métro aérien à Alger à l’étude
Le ministre a précisé à la radio Chaîne 1 que « pour Alger, on va réaliser un métro aérien entre Hai el Badr et Chevalley », précisant que « l’idée de ce projet est en maturation ». Selon le ministre, les avantages de ce projet, encore dans les cartons de l’entreprise Cosider, est que ce métro aérien « sera réalisé en un temps plus court que le métro classique et à moindre coût également. » « On étudie la faisabilité de cette ligne, et ce sera possible de faire la même chose pour des quartiers comme Ain Benian, Ben Aknoun… », a-t-il expliqué, avant de relever que « c’est une expérience qu’on va faire, car beaucoup de grandes villes dans le monde ont un métro aérien ». La ville d’«Alger a des moyens de transports très diversifiés, avec le métro, le tramway, les bus, mais c’est une ville qui draine entre 7 à 8 millions de personnes», a par ailleurs relevé M. Talai. La proposition d’un métro aérien a été faite il y a une année à l’ancien ministre des Transports, Amar Ghoul, par les cadres de Cosider, rappelle t-on. Dans le cas où le projet verrait le jour, Cosider compte s’associer aux sociétés françaises Alstom et le spécialiste des ouvrages d’art VSL.
La proposition est présentée comme «une solution clé en main qui intègre le matériel roulant, la voie, la signalisation, l’alimentation en énergie, les infrastructures de génie civil, les stations et le dépôt de maintenance».
La première ligne de ce projet pourrait être achevée en trois ans et demi de travaux et devrait desservir à partir de la halte des Ateliers, Kouba, Jolie vue, Garidi, Les Sources, Saïd Hamdine, Hydra, cité Malki, Ben Aknoun, Aïn Allah puis Chevalley.