Le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed Chérif Abbes s’est dit, dimanche, « peu enthousiaste » quant l’adoption d’un projet de loi criminalisant le colonialisme français et a appelé à concentrer les efforts pour récupérer les archives nationales sur la guerre de libération nationale.
M. Abbes a déclaré sur les ondes de chaîne I de la radio nationale que chercher à tout prix que le projet de loi criminalisant le colonialisme, intervenu en réponse à la loi glorifiant le colonialisme français adoptée par le parlement français en 2005, soit adopté, »nous distrairait de questions plus profondes et plus importantes susceptibles de servir l’intérêt de la nation ».
Il a ajouté qu’au « cas où ce projet de loi n’est pas adopté, l’atrocité du colonialisme français qui a spolié les richesses de l’Algérie et brisé les plus grands de ses symboles » ne sera pas effacée de la mémoire des algériens soulignant, à ce propos, « la nécessité d’accorder davantage d’intérêt au recouvrement des archives nationales détenues par plusieurs pays tels la Turquie, la Grande Bretagne, la France et l’Egypte ». Il a en outre indiqué que les autorités concernées « soumettront les archives nationales après leur récupération à une étude scientifique analytique pour de garantir une exploitation efficace ».
Dans le but de collecter plus de détailles sur la guerre de libération nationale dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la fête de l’indépendance, M. Abbes a appelé tous les moudjahidine à écrire leurs mémoires sur ce qu’ils ont vécu durant la guerre de libération nationale affirmant que ces derniers seront
« répertoriés dans des livres et serviront de message pour les générations futures ». Répondant à une question au sujet d’un film documentaire diffusé récemment par certaines chaînes françaises sur la guerre de libération nationale ayant suscité une polémique, le ministre des moudjahidine a affirmé que ce film était « un film politique et non historique et plutôt fait pour servir certaines parties », ajoutant qu’il « s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale pour la présidentielle française où les politiques français exploitent souvent le dossier algérien pour servir leurs intérêts ».
Abordant les essais nucléaires françaises en Algérie, M. Abbes a indiqué qu’actuellement son département ministériel « ne dispose pas du nombre exact des victimes de ces essais dont les effets perdurent » soulignant que cette question « nécessite un suivi permanent ».