Depuis quelque temps, une rumeur circule sur une possibilité de retour du crédit à la consommation en Algérie.
Les milieux des finances en Algérie parlent d’un lancement des crédits à la consommation juste après la mise en place d’une Centrale des risques par les autorités monétaires du pays. Cette instance aura pour mission de surveiller les emprunts des Algériens pour éviter le surendettement.
En tout état de cause, la réflexion à ce sujet est lancée. Certes, la rumeur à ce sujet grandit et pourrait s’avérer fondée. Or, rien n’a été encore rendu officiel par l’Etat sur une possibilité de lever l’interdiction du crédit à la consommation. D’ailleurs, même durant l’élaboration de la LFC 2010, il n’a pas été décidé par les autorités concernées l’adoption de cette mesure.
Car la LFC 2010 est considérée comme un projet qui a consolidé la précédente loi de finances complémentaire pour 2009, en apportant, selon le texte, de nouvelles mesures de sauvegarde des intérêts de l’économie nationale, à l’exemple du droit de préemption sur toute transaction de transfert de propriété et la possibilité de reprise des entreprises privatisées en cas où le repreneur ne respecte pas ses engagements envers l’Etat.
Pour sa part, interrogé à ce propos, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué dans une conférence de presse, en marge de la cérémonie d’ouverture de la session d’automne du Conseil de la nation, que » l’Etat est en train d’étudier ce dossier, et il est fort probable qu’il autorisera, d’ici quelque temps, les banques à accorder du crédit à la consommation « . « Or, en ce moment là, il faut préciser que les crédits ne pourront être accordés sauf pour l’acquisition d’un produit de fabrication nationale « , a-t-il affirmé. « Cela afin d’encourager et valoriser les entreprises nationales à mieux s’affirmer sur le terrain « , a ajouté le ministre tout en soulignant que » la facture des importations de véhicules a atteint 3.5 milliards de dollars « . Par ailleurs, la possibilité de retour du crédit à la consommation intervient après que les pouvoirs publics ont remarqué quelques effets « indésirables » dus essentiellement à sa suppression.
En effet, les banques, (privées surtout), ne savent plus quoi faire de leur argent. Elles baignent paradoxalement dans des surliquidités qu’elles tentent de mettre à la disposition du secteur économique. Mais la roue ne marche pas à plein régime quand on exclut des milliers de demandeurs de prêts.
Aussi, il faut noter que la suppression du crédit à la consommation, lors de la LFC 2009, a suscité de nombreuses questions et un mécontentement au sein de la population, mais une analyse profonde de la question a permis de conclure que cette décision a été prise pour éviter le recours à l’endettement, surtout dans un tempérament marqué par des investissements publics qui engloutissent trop d’argent.
Par ailleurs, il est à rappeler que lors de la suppression du crédit à la consommation, il y a maintenant plus d’une année, le niveau des importations a sensiblement baissé, ce qui en résulte que l’instauration de cette mesure a fait que les effets escomptés par les pouvoirs publics sont loin d’être atteints.
De plus, il a été constaté, une année après la suppression de ce dispositif, la consommation des Algériens a fortement baissé, le chiffre d’affaires des concessionnaires automobiles, des producteurs et importateurs de biens a baissé, les banques nagent dans des liquidités financières dont ils ne savent pas quoi faire et l’immobilier n’a cessé d’augmenter.
Pourtant, le gouvernement visait juste la mesure de réduire la facture des importations, d’une part, et d’orienter les crédits bancaires vers l’acquisition de biens immobiliers, d’autre part, afin de contrecarrer la spéculation qui y sévit. En conclusion, face à ce constat, le crédit à la consommation pourrait bien revenir comme mode d’acquisition prochainement.
Nassim I.