“Il faut passer progressivement du budget au marché”, a indiqué, hier, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, à l’ouverture de la journée parlementaire sur l’investissement en Algérie, organisée à la résidence d’État Djenane El-Mithaq. Alors que cela n’était pas prévu au programme, le ministre des Finances a voulu partager avec les opérateurs économiques et les parlementaires “trois réflexions”.
D’abord un constat : le ministre des Finances a affirmé que l’Algérie a connu de 2000 à 2015 le niveau d’investissement le plus élevé dans la région. Cependant, reconnaît-il, les dépenses publiques sont le principal moteur de l’investissement. “Il faut passer progressivement du budget au marché”, a-t-il souligné. M. Benkhalfa indique que les dépenses publiques sont nécessaires. Cependant, souligne-t-il, “une alliance” est indispensable pour que la croissance soit tirée non seulement par les dépenses publiques, mais de plus en plus par les acteurs du marché et les investisseurs nationaux et étrangers. Des secteurs, notamment le BTP et les services, ont émergé ces dernières années. Mais, ils ont émergé grâce à la commande publique. “L’État est intervenu à travers un investissement direct et à travers la commande publique. Sur 10 à 15 entreprises, il y a peut être 70% qui ont vécu de la dépense publique”, a relevé M. Benkhalfa. “C’est très bien”, a-t-il ajouté, cependant, estime le ministre, “il faut un relais. La commande publique et la dépense publique doivent s’atténuer pour aller vers les acteurs du marché”. Le ministre des Finances plaide, également, pour davantage d’efficience dans les dépenses publiques. “Dans ce cadre, nous ferons le maximum pour que les acteurs de la croissance puissent travailler plus et faire des profits économiques au lieu de profiter uniquement des dispositions juridiques officielles”, a-t-il indiqué.
M. R.