A partir du 1er juillet, le paiement en espèces de plus de un million de dinars sera interdit. Pour le ministre des Finances, «la chkara n’est pas au niveau d’un pays comme le nôtre. C’est aussi un problème de sécurité pour les gens qui prennent des millions dans leur voiture».
C’est la troisième tentative du gouvernement d’imposer le paiement par chèque bancaire, les deux premières se sont soldées par un échec. «J’ai dit fini la chkara parce qu’elle n’est pas au niveau d’un pays comme le nôtre. C’est aussi un problème de sécurité pour les gens qui prennent des millions dans leurs voitures», a expliqué Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances, invité, aujourd’hui, d’une émission spéciale de la Chaîne III de la Radio nationale. Selon lui, «la décision de plafonner le paiement en espèces, vise trois objectifs». Il s’agit ainsi, de «diminuer l’utilisation du cash, donner du confort et de la sécurité à une clientèle qui travaille avec de gros montants et permettre de recycler progressivement les transactions qui se font en dehors des banques». «Cette mesure vise à réduire le niveau de circulation de la monnaie hors du circuit bancaire», a rappelé le ministre des Finances qui ne s’attend pas à une résistance dans l’application de cette mesure. Et pour cause : selon lui, «99,99% des Algériens ont de l’argent propre». «On aura quelques couacs au début, mais au bout de 3 à 4 mois, nous devrions être au niveau d’un pays moderne», a estimé Abderrahmane Benkhalfa. «Le coffre, ce n’est pas la cuisine, ni la salle à manger, mais c’est la banque», a-t-il insisté.
Dans la foulée le ministre des Finances a, par ailleurs, annoncé un élargissement de l’utilisation des cartes bancaires, qui servent, jusqu’à aujourd’hui, uniquement à retirer de l’argent au niveau des guichets bancaires ou des distributeurs automatiques (DAB). Ce sujet, a révélé M. Benkhalfa, fera l’objet d’une réunion qui regroupera, jeudi prochain à Alger, les banques et les établissements financiers de la place. Le ministre des Finances espère un élargissement des cartes bancaires au paiement avant juin 2016. Abderrahmane Benkhalfa qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a également évoqué la révision du dispositif de subventions qui «n’est pas à l’ordre du jour», en réponse à la question relative à la mesure contenue dans l’avant-projet de Loi de finances complémentaire 2015, prévoyant des quotas de carburant subventionné aux Algériens. Un peu plus loin, le ministre, s’est toutefois refusé à tout commentaire portant la mesure concernant le carburant. «La LFC 2015 est toujours dans les laboratoires. Nous allons évaluer l’impact des soutiens aux entreprises», a dit le ministre. «Pas d’austérité, mais plus de rigueur» dans la gestion de l’argent de l’Etat, a-t-il conclu.
R.N. / F.H.