Le ministre des Affaires religieuses et du Waqf au Forum d’El Moudjahid : “EL Hadj s’est déroulé dans de bonnes conditions”

Le ministre des Affaires religieuses et du Waqf au Forum d’El Moudjahid : “EL Hadj s’est déroulé dans de bonnes conditions”

Le ministre des Affaires religieuses et du Waqf, Bouabdellah Ghlamallah, a choisi, hier, le centre de presse d’El Moudjahid, pour rencontrer les représentants de la presse nationale, afin de revenir sur divers sujet liés à son secteur, notamment El Hadj qui vient de prendre fin. Actuellement 141 vols retour ont été enregistrés, il n’en reste plus que 14.

C’est dire que nos hadjis sont revenus à leur maison après avoir vécu ce que l’on appelle « le voyage de la vie ». D’emblée le ministre dira que cette saison, grâce aux réformes, a connu des améliorations surtout en termes de transport, en dépit de ce qui a été dit çà et là. Le ministre refuse que l’on parle des cas de hadjis qui ont trouvé des difficultés pour rejoindre leur hébergement et l’associer à un mauvais encadrement de la « baatha ». C’est à partir, dira-t-il, de vraies défaillances « que nous apporterons des corrections pour permettre à nos hadjis d’accomplir ce pilier de l’islam dans de bonnes conditions ». Malheureusement, cette année sur les 34.900 pèlerins, on dénombre 32 décès, un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier. Les causes de la mort sont dues essentiellement à l’âge. Il faut dire que la moyenne d’âge des hadjis algériens est de 68 ans. Une moyenne assez élevée par rapport aux autres nationalités. Lors de ce point de presse, le ministre a annoncé que parmi la délégation algérienne on compte également 2 disparus. Pour ces deux cas, les recherches se poursuivent toujours. Et les contacts sont maintenus avec les autorités saoudiennes. Et comme tout voyage, le hadj peut avoir des imprévus. La « baatha » a eu à apporter une aide financière à 240 hadjis (le ministre n’a pas donné de détails sur la détresse de ces compatriotes) et à prodiguer des soins à 29 autres souffrant de maladies chroniques. Et là il faudrait revenir sur l’état de santé de nos hadjis. Le ministre dira que le contrôle médical existe, mais toutefois il n’est pas « rigoureux ». Car comment expliquer que des Algériens ou Algériennes, une fois arrivés sur les Lieux saints de l’islam, déclarent qu’ils ont besoin d’une dialyse ou encore qu’elles annoncent que leur grossesse est arrivée à terme. Le ministre a souhaité que la commission chargée du suivi des dossiers médicaux soit plus strict dans l’octroi des autorisations. Sur un autre registre, depuis quelques années des agences de voyages interviennent pour participer à l’opération Hadj. Cette année 28 agences ont assuré le départ à 14.000 hadjis. Ce chiffre sera l’année prochaine, selon le ministre, revu à la hausse et atteindra 16.000. Mais des informations émanant d’un grand nombre de citoyens font déjà état de la défaillance de certaines agences. A ce propos le ministre dira que la commission chargée du suivi de ce dossier n’a pas encore présenté ses résultats. Cependant, il a affirmé qu’en cas de preuve d’un quelconque manquement, les agences concernées seront exclues de l’opération Hadj. A la question d’un confrère sur l’éventualité d’un recours à la justice, le ministre dira « qu’il n’y a pas lieu d’aller à un tribunal. La sanction se limite à l’exclusion ». Quant aux déclarations très critiques du représentant du syndicat des agences de voyages et de tourisme, le ministre dira que le syndicat est l’interlocuteur du département du Tourisme. « Nous, nous travaillons avec les agences, une par une. » Au sujet de l’information publiée dans les colonnes d’un quotidien national, selon laquelle le ministre des Affaires religieuses aurait été « malmené et sauvé par la police saoudienne », le ministre a tenu à apporter des précisions. « J’étais parmi les hadjis algériens pour m’enquérir des conditions de leur hébergement. Il n’a jamais été question d’intervention de la police saoudienne. Celui qui a écrit cela n’a pas de dignité », s’est-il exclamé. Autre question qui n’a nullement suscité de complexe chez le ministre, c’est celle d’un jeune journaliste qui a surpris l’assistance en demandant au ministre de se retirer de son poste vu son état de santé… Une question qui a fait sourire le conférencier dont la réponse a beaucoup fait rire les présents. « Chaque jour, je prie Allah de préserver ma santé. Quant au poste, cela dépend du Président de la République », a-t-il répliqué. Il faut dire que les questions des journalistes, venus nombreux, ont porté sur un grand nombre de sujets. On citera entre autres une question sur la récupération des biens waqfs… le ministre répondra que c’est une opération de longue haleine car « nous sommes confrontés à des citoyens qui refusent d’admettre que ce sont des biens waqfs », tout en saisissant cette occasion pour appeler les Algériens à participer à l’enrichissement de ce patrimoine d’une grande utilité. Un autre confrère s’est interrogé sur le fait que le département des Affaires religieuses ne présente pas de rapport annuel tel que stipulé dans la loi. Le ministre dira que contrairement à ce que l’on croit, son département présente chaque année, lors des auditions du Président de la République, un rapport détaillé. Certes il n’est pas porté à la connaissance de l’opinion publique mais il est rédigé annuellement. A propos de ce jeune qui selon, toujours la presse, a insulté notre Prophète et qui s’est retrouvé devant un tribunal parce que des citoyens ont porté plainte, le ministre dira : “ Il n’est pas permis d’insulter le Prophète, comme il n’est pas permis d’appeler au changement de la religion. C’est quelque chose d’universel. Mais cela reste un cas isolé, comme c’est le cas de ces élèves imams qui ont refusé de se lever durant l’hymne national. Ces derniers ont présenté leurs excuses, car ils ont agi par ignorance. Enfin le ministre a refusé que l’on associe, lui ou son département, même lorsqu’une paire de chaussures est volée dans une mosquée.

Nora Chergui

Zakat 2011 : Une hausse appréciable par rapport à 2010

Abordant le thème de la zakat annuelle, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier au centre de presse d’El Moudjahid, Dr Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et du Wakf, a exprimé sa satisfaction suite à la hausse appréciable du montant collecté cette année, avant d’annoncer que 1,141 milliard de dinars a été réuni en 2011, contre 884 millions l’année passée.

Il faut préciser d’emblée qu’il s’agit bien de la zakat annuelle, collectée auprès des musulmans qui disposent de biens (argent et autres) dont la valeur atteint le Nissab (seuil imposable) de 467.500 DA et non de la « Zakat El Fitr », cette contribution symbolique des musulmans, réunie et distribuée entièrement aux pauvres et aux nécessiteux, lors des deux derniers jours précédant l’Aïd El Fitr. Outre les dizaines de milliers de familles nécessiteuses qui en ont bénéficié — plus de 88.000 familles — l’argent de la Zakat 2010 a, souligne Dr Bouabdellah Ghlamallah, permis d’accorder 450 crédits à taux d’intérêt zéro à nombre de porteurs de projets parmi les jeunes diplômés en chômage. En 2011, ajouté le ministre, le montant de la zakat qui a été réuni a permis d’octroyer 661 crédits de même genre aux jeûnes chômeurs, contribuant ainsi à créer des activités, produire des biens et surtout absorber un tant soit peu le chômage. Ceci nous amène à parler du Fonds de la Zakat, en tant qu’institution financière qui devrait voir le jour ces dernières années mais qui n’y est pas parvenue, a dit le ministre, faute de gestionnaires et de personnel spécialisé dans la finance islamique, pour accompagner les porteurs de projets, notamment, en précisant ensuite que des discussions sont engagées avec 3 ou 4 professeurs d’université pour examiner les voies et moyens nécessaires pour réaliser le projet. Concernant le projet de Dr Bachir Messitfa, Dr Ghlamallah a indiqué que ce dernier est libre de faire ce qu’il veut, en ajoutant qu’il aurait aimé que l’intéressé, qui est un spécialiste de la finance islamique, joigne ses efforts à ceux des pouvoirs publics pour contribuer à la réussite du projet du fonds national de la Zakat. Sollicité par la presse sur la confiance des citoyens à l’égard du Fonds de la Zakat actuel, le ministre a répondu que la collecte et la distribution de la zakat aux familles nécessiteuses et aux porteurs de projets en chômage se fait dans la transparence totale, contrairement à toutes les rumeurs qui circulent sur le sujet, en précisant ensuite que les citoyens désirant s’acquitter de cette obligation religieuse (zakat) sont invités à le faire par compte courant postal (ccp), national ou de wilaya. Grâce à ce procédé, a-t-il ajouté, le contribuable est associé à la distribution de ces micro-crédits à taux d’intérêt zéro au profit des jeunes chômeurs pour réaliser leurs projets, et prétendre à devenir un jour, un contribuable au Fonds de la Zakat, pourquoi pas !

Mourad A.

Le Nissab fixé à 467.500,00 DA

Le ministère des Affaires religieuses et du Waqf a annoncé hier que le Nissab de la zakat pour 2011-2012 a été fixé à 467.500,00 DA. Le Nissab de la zakat correspond au quart du dixième, soit 2,5% de toute valeur ayant atteint le Nissab au terme d’une année, à savoir l’argent et les offres commerciales et les marchandises évaluées au prix de vente actuel le jour de la zakat, précise le ministère dans un communiqué.

Le Nissab de la zakat a été calculé sur la base de la valeur de 85 gr d’or, soit le poids de 20 pièces d’or, multiplié par le prix d’un gramme d’or à 18 carat, estimé par l’AGENOR à 5.500 DA, ajoute le communiqué. Les fonds collectés par la zakat sont destinés aux personnes démunies ou pauvres, en application du verset du Coran qui souligne que « les œuvres de charité sont destinées aux pauvres, aux mendiants, à ceux qui sont chargés de leur collecte, aux sympathisants, aux affranchis, aux sinistrés, au service de Dieu, aux voyageurs : c’est là un arrêt de Dieu qui est Omniscient et plein de sagesse ».

Afin de perpétuer la tradition du Prophète Mohammed (QSSSL) dans la collecte et la distribution organisées et équitables de la zakat, le ministère des Affaires religieuses a mis à la disposition des personnes devant s’acquitter de la zakat le Fonds de la zakat sous le compte CCP national n° 4780-10 et les comptes CCP des différentes wilayas.