Le ministre des AE et de la coopération burkinabé à Alger : M. Messahel souligne la convergence totale des vues

Le ministre des AE et de la coopération burkinabé à Alger : M. Messahel souligne la convergence totale des vues
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Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelakader Messahel a affirmé à Alger qu’il y a une « convergence totale » de vues entre l’Algérie et le Burkina Faso sur les préoccupations « majeures » liées à la sécurité dans la région du Sahel et la situation au nord du Mali notamment.

M. Messahel a indiqué que les « préoccupations majeures » touchant à la sécurité de la région, notamment la situation au nord du Mali ont été évoquées lors des entretiens qu’il a eus avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill Bassole. Dans une déclaration à la presse, M. Messahel a indiqué avoir « appelé l’arrêt immédiat des hostilités entre les troupes gouvernementales et les rebelles touareg » au Mali, insistant sur « la nécessité d’aller aux élections dans les délais », les présidentielles au Mali étant prévues fin avril prochain. « L’arrêt des hostilités et le début des négociations pourraient ouvrir la porte au respect de l’échéance des élections présidentielles au Mali », a indiqué M. Messahel.

Il a fait observer à cet effet que « toute solution au conflit malien doit être malienne et recherchée par les Maliens eux-mêmes avec une facilitation algérienne », exprimant par ailleurs son opposition à la « multiplication des initiatives ». M. Messahel a ajouté que l’Algérie et le Burkina Faso ont le « même agenda », consistant en une solution dans le cadre de la « préservation de l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali » dans le cadre, a-t-il expliqué, d’un « dialogue inclusif entre toutes les parties ». Auparavant, le ministre burkinabé avait indiqué que son pays « soutenait » l’initiative algérienne, appelant les différentes parties (au Mali) à s’engager dans cette initiative de dialogue. Pour ce qui est de la menace terroriste que connaît la région, M. Messahel a indiqué que l’Algérie et le Burkina Faso ont convenu d’échanger leurs informations sur les connexions « de plus en plus grandes » entre le crime organisé, les grands trafics de drogue, humain et en tous genres ainsi que le terrorisme. « Nous avons abordé les répercussions ou les collusions de ces fléaux avec d’autres groupes comme Boco Haram et Aqmi car ces situations nous interpellent et nous obligent en tant que pays voisins et alliés à travailler ensemble pour faire face à ces menaces », a encore précisé M. Messahel.

L’agenda africain n’a pas été en reste dans la mesure où les deux ministres ont abordé les élections à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), lesquelles interviendront à la veille du sommet « décisif » de l’UA, prévu en juin prochain au Malawi.

LG Algérie

En ce sens, les deux ministres ont appelé les Africains à faire preuve « d’intelligence » pour élire le président de la Commission de l’UA, le 17 mars à Cotonou (Bénin), ce qui permettra au continent , confronté à beaucoup de défis, de se concentrer sur ce qui est essentiel, la gouvernance, la paix et la sécurité.

S’agissant de la coopération bilatérale entre l’Algérie et le Burkina Faso, les deux ministres se sont dits « satisfaits » du niveau des relations bilatérales, notamment après la tenue dernièrement de la 7e session de la commission mixte à Ouagadougou, à la faveur de laquelle six accords ont été signés. MM. Messahel et Bassole ont ainsi convenu d’ »intensifier » cette coopération, notamment dans les domaines de la formation, les mines de l’énergie, du commerce l’agriculture et l’hydraulique.

Règlement du conflit au Nord du Mali

Le Burkina Faso soutient l’initiative algérienne

Le Burkina Faso soutient l’initiative algérienne de règlement du conflit dans le nord du Mali, laquelle initiative consiste en la préservation de l’intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays, a indiqué hier, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill Bassole, en visite à Alger.

«Nous soutenons l’initiative algérienne et nous appelons les différentes parties (au Mali) à s’engager dans cette initiative de dialogue », a déclaré à la presse M. Bassole, à l’issue d’entretiens avec le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. « Nous appelons également les structures africaines à soutenir cette initiative car nous sommes convaincus qu’en nous soutenons mutuellement nous pourrons certainement offrir aux Maliens le cadre de résolution de leur crise », a-t-il souligné. L’Algérie et le Mali veulent une solution politique dans le nord du Mali et un règlement politique du problème touareg, a indiqué le 14 février courant le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. « Nous œuvrons avec le gouvernement malien, dans le cadre des décisions prises sur le plan régional, à lutter contre le terrorisme et non contre les Touaregs qui comptent parmi les citoyens de ces pays », a déclaré M. Medelci à l’APS . « Il faut trouver une solution politique aux Touaregs confrontés aujourd’hui à un problème », a-t-il également annoncé. M. Medelci rappellera que l’Algérie « a de tout temps abrité le dialogue entre les parties en conflit dans le cadre de la convention d’Alger », précisant qu’Alger était « disposée à aider toutes les parties pour parvenir à une solution 100 % malienne ». Le gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, dont des membres combattent aux côtés du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) contre l’armée dans le nord malien, avaient lancé un appel « pressant » à Alger pour un arrêt des hostilités au nord du Mali, et à privilégier le dialogue et la concertation. Cet appel avait été lancé lors d’une rencontre, du 2 au 4 février, entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre des Affaires étrangères Soumeylou Boubeye Maiga et une délégation de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement. Il se place dans le cadre de la Facilitation de l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006, un accord conclu entre l’Alliance du 23 mai et le gouvernement malien, sous l’égide de l’Algérie, et qui n’a toujours pas été entièrement mis en œuvre. Mais il se trouve que l’un des protagonistes du conflit nord-malien ne reconnaît pas cette rencontre qui s’est déroulée à Alger. Les discussions menées à Alger entre le gouvernement et des rebelles touareg du Mali « ne nous engagent en rien », a affirmé le semaine dernière un des chefs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui a lancé, depuis le 17 janvier, des attaques dans le nord du Mali.

Dans cette vaste offensive, dans le nord du Mali, la plus importante depuis 2009, plusieurs villes du Nord-Mali ont été attaquées, provoquant l’exode de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont trouvé refuge dans des campements au Mali, mais aussi dans des pays voisins : au moins 10.000 au Niger, 9.000 en Mauritanie et 3.000 au Burkina Faso, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

R.N

Refugiés maliens

Messahel annonce des aides humanitaires de l’Algérie

L’Algérie a décidé de fournir des aides humanitaires aux réfugiés maliens ayant fui leur pays vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie, a annoncé hier à Alger, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. « Des aides humanitaires seront fournies, vers la fin de cette semaine, aux réfugiés maliens ayant quitté le nord du pays suite aux événements qu’a connus la région », a déclaré M. Messahel à la presse en marge de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Djibrill Bassole en visite à Alger.

Par ailleurs, M. Messahel a insisté sur la nécessité d’une « solution politique urgente » à la crise au nord du Mali dans le cadre du « respect de l’unité territoriale » de ce pays, plaidant ainsi pour des « négociations directes » entre les Maliens, gouvernement et opposition. Une rencontre de concertation s’était tenue à Alger (2-4 février 2012) entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, M. Soumeylou Boubeye Maiga, et une délégation de l’Alliance démocratique du 23 Mai pour le changement, sous l’égide de la Facilitation de l’Accord d’Alger du 4 juillet 2006. De son côté le président du Croissant-Rouge algérien (C-RA), Hadj Hamou Benzeguine, avait indiqué que les aides humanitaires de 60 à 70 tonnes pour chaque pays, sont composées de produits alimentaires, des bâches et des médicaments.