Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, s’est montré ferme en avertissant que les entreprises privatisées dans le cadre de la loi 2001-04 qui n’ont pas respecté leurs engagements seront récupérées par l’Etat.
Une opération d’évaluation est en cours au niveau d’une cinquantaine d’entre elles, a-t-il informé, précisant que, d’ores et déjà, deux ou trois entreprises sont identifiées, sans donner de détails. « Les entreprises qui n’ont pas respecté les closes du pacte me trouveront sur leur chemin », a-t-il averti. Selon lui, l’évaluation ne sera pas limitée dans le temps. « C’est très compliqué. Il y a des pactes qui ont été conclus dans des situations d’extrême complexité. L’opération d’évaluation ne se fera pas dans le secret », a-t-il souligné. Le ministre, qui était, hier, l’invité du forum d’El Moudjahid, a souligné que le mot privatisation est complètement « banni » non seulement de son dictionnaire mais aussi du code des investissements, laissant place au concept d’ouverture du capital. Un processus qui est, selon lui, bien encadré par des textes inclus dans le cadre de la loi de finances pour 2016.
Les voitures importées en janvier seront incluses dans les quotas
Le ministère de l’Industrie a finalisé les fiches techniques relatives aux licences d’importation. La première liste établie compte trois produits, à savoir le ciment, le rond à béton et les véhicules. Cette liste concernera, dans une seconde étape, d’autres produits tels le fil à machine, le bois et l’aluminium. Bouchouareb a assuré que la livraison des licences d’importation se fera en « toute transparence ».
Concernant l’importation des véhicules, il a fait savoir que son département saisira prochainement les concessionnaires en vue de leur communiquer leurs quotas d’importation, lesquels seront fixés selon des coefficients. « Celui qui déclare un bilan fiscal négatif ou celui qui n’a pas joué le jeu lors de l’instauration des cahiers des charges sera frappé de coefficients pénalisants », a-t-il précisé, observant que les véhicules qui sont importés durant ce mois, soit avant la livraison des licences d’importation, seront inclus dans les quotas.
Le ministre a indiqué, dans ce cadre, que le dernier bilan arrêté au 31 décembre relève que l’importation des véhicules est en baisse de 10%. En termes de valeur, elle a diminué de 2,559 milliards de dollars. En quantité, les importations ont baissé de 140.000 véhicules. Evoquant le partenarait avec des marques d’automobiles, il a indiqué que les négociations avec les constructeurs Peugeot, Fiat, Iveco et Hyundai camions pour la mise en place d’unités de production en Algérie « avancent ».
Répondant à ceux qui l’accusent de vouloir privatiser les entreprises publiques, Bouchouareb a fait observer qu’il est « le ministre qui a mis fin aux privatisations », soutenant que ceux qui critiquent la politique du gouvernement font dans la manipulation. « Ils sont en train d’intoxiquer les gens avec leurs idées », a-t-il lancé. Il a également noté que les partenariats ne se limitent pas seulement à des investisseurs français comme certains le prétendent.
« Nous défions ceux qui disent que les entreprises algériennes ont été vendues à des Français », a-t-il lancé. Il a également réfuté toute ouverture du capital de la Sonelgaz et de la Sonatrach. « Ni le PDG, ni le ministre de l’Energie, ni le Premier ministre ne peuvent toucher au capital de la Sonelgaz ou à celui de la Sonatrach. Seul le président de la République peut le faire, car le capital de ces entreprises est instauré par décret présidentiel », a-t-il martelé.
Bouchouareb a aussi démenti la privatisation du complexe d’El Hadjar, informant au passage que le haut fourneau démarrera au mois de mars prochain pour une production de 400.000 tonnes d’acier. Dans ce sillage, il a signalé que son département va œuvrer à la récupération des mines dans leur totalité. A l’occasion, il a annoncé le début de l’exploitation, cette année, des gisements de fer. Il est même attendu d’explorer le potentiel existant en matière d’uranium.
Evoquant l’Entreprise nationale des industries électroniques, le ministre a indiqué qu’elle sera dotée de nouveaux équipements à partir du mois de mars. Pour ce qui est de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), il a annoncé qu’une enveloppe de un milliard de dollars est allouée pour sa relance. Il a rappelé que les produits fabriqués par la SNVI sont également concernés par le crédit à la consommation.