Le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi, a appelé avant-hier les entreprises de l’Hexagone à saisir les «atouts indéniables» dont dispose l’Algérie pour développer davantage de partenariats «gagnant-gagnant», notamment dans le domaine de l’industrie.
En effet, ayant rencontré le nouveau représentant de la diplomatie de la République française, André Parant, au siège de son département ministériel, le ministre, selon un communiqué parvenu à notre rédaction, fera savoir que «compte tenu des larges opportunités ouvertes» et «la volonté» de l’Algérie à «développer» ses capacités de production en vue de la couverture du marché intérieur, et de la diversification de l’économie nationale, en substitution aux importations, «nous voulons développer des partenariats avec les entreprises françaises pour obtenir des gains de compétitivité et pour s’inscrire en perspective de l’exportation vers des marchés régionaux». Dans ce contexte, évoquant la coopération économique entre les deux pays, le ministre ne manquera pas d’afficher sa satisfaction quant au «travail élaboré dans le cadre du mécanisme de suivi adopté ces dernières années, qui a permis des avancées notables sur les dossiers industriels en suspens». A ce propos, il va sans dire qu’en parlant de «dossiers industriels en suspens», Benmeradi sous entend bien évidemment le projet d’implantation d’une usine automobile du grand constructeur français Renault. Sur ce dossier, rappelons que le ministre, quelques heures avant l’arrivée à Alger de l’envoyé personnel du président français, Jean-Pierre Raffarin, en février dernier, avait annoncé que le gouvernement algérien et le constructeur automobile français Renault sont «sur le point de signer» un protocole d’accord relatif à la réalisation d’une usine de fabrication de voitures en Algérie. Lequel protocole, poursuivra le ministre, qui «une fois paraphé» sera lancé, fixant dans la foulée la date de la mi-2013, comme celle de sortie des premiers véhicules Renault Algérie. Sauf que du côté français, Laurent Fabius, en visite à Alger les 15 et 16 juillet derniers, a laissé entendre qu’aucune décision n’a été prise concernant ce dossier car le gouvernement français veut, au préalable, examiner les conséquences d’un tel projet. Et pour cause, faut-il le souligner, l’Etat français est actionnaire avec Renault à hauteur de 15%. Autres dossiers industriels en suspens, il s’agit en l’occurrence pour l’essentiel de ceux relatifs aux médicaments, aux matériaux de construction et à la pétrochimie. La France est le 1er fournisseur de l’Algérie et son 3e partenaire commercial avec l’implantation de quelque 450 entreprises activant dans différents secteurs, hors celui des hydrocarbures. En outre, l’Algérie représente un marché de 1er plan pour la France, avec des exportations qui ont atteint 5,75 milliards d’euros en 2011, soit plus de 9% par rapport à 2010. Pour sa part, le nouveau locataire de la Résidence des Oliviers, André Parant, a proposé de cibler les entreprises françaises qu’il faut encourager à venir en Algérie et «saisir les opportunités offertes pour couvrir le marché algérien et aller à l’exportation». S’agissant des relations bilatérales, il dira qu’elles sont «déjà fortes et qu’elles doivent être renforcées encore plus». Par ailleurs, l’entretien qui regroupé MM. Benmerdi et Parant a porté également sur les relations entre les deux pays qui sont appelés, indique le communiqué, à se développer davantage au regard de la volonté commune des hauts responsables algériens et français d’aller dans ce sens. Dans ce contexte, il est à rappeler que dans son discours à l’occasion du 14 juillet, le représentant du Quai d’Orsay à Alger, faisant le bilan des relations algéro- françaises, avait déclaré : «L’Algérie est déjà, pour la France, dans beaucoup de domaines, un partenaire de premier plan». (…) «Le bilan est donc plus qu’honorable. Mais ce n’est pas suffisant (…) Nous pouvons et nous devons mieux faire. Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, le moment est venu de renforcer notre dialogue et notre coopération, et d’assigner à notre relation de nouvelles ambitions (…) parce que nos destins sont liés, et que c’est donc ensemble que nous devons bâtir notre avenir».
Un avenir dont on verra, peut-être, les lignes lors de la prochaine visite du Président Hollande, prévue avant la fin de l’année en cours.
Par Lynda Naili Bourebrab