Deux mois après sa première visite dans la wilaya de Tlemcen, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, s’y est de nouveau rendu, avant-hier, pour s’enquérir de l’état d’avancement de plusieurs chantiers dont le nouveau centre anti-cancer d’une capacité d’accueil de 120 lits qui, en principe, devrait être livré avant la fin de l’année, libérant ainsi les malades de l’obligation d’effectuer de longs et épuisants déplacements coûteux pour le diagnostic et le traitement de leur pathologie. Cet établissement, qui accuse presque trois ans de retard sur les délais initialement prévus, va maintenant coûter plus de 400 milliards de centimes (y compris une rallonge de près de 100 milliards) et sera doté à sa finition d’équipements de dernière génération dont des accélérateurs fournis par une firme internationale.
Abdelmalek Boudiaf a rappelé que “la prise en charge du cancer en Algérie est une priorité de l’État” et a insisté pour que le centre de Tlemcen soit impérativement livré au plus tard à la fin de l’année en cours (2014). La visite de dimanche a permis au ministre de sillonner jusqu’à minuit, fait rare pour un membre du gouvernement, pratiquement toute la wilaya en se rendant au centre hospitalo-universitaire de Tlemcen, aux hôpitaux et polycliniques de proximité à Ouled Mimoun, Sebdou, Sidi-Djilali, Maghnia, Bab El-Assa et Marsa Ben-M’hidi où il a tenu d’abord à rencontrer les praticiens pour connaître les problèmes quotidiens auxquels ils font face et les sensibiliser “sur les efforts de l’État en matière de santé publique à travers les programmes sectoriels et les budgets importants dégagés pour la mise en place de nouvelles infrastructures modernes aux normes internationales pour l’amélioration de l’accueil des malades et leur prise en charge dans les conditions adéquates”, devait-il souligner.
La wilaya de Tlemcen, dont la population va dépasser sous peu le cap du million d’habitants, est, en vérité, insuffisamment couverte en structures sanitaires comme en témoigne, du reste, l’afflux quotidien des patients aux centres de santé et hôpitaux pris d’assaut de jour et même de nuit sans la garantie de faire l’objet d’une consultation suivie d’une éventuelle admission dans un service interne.
La faculté de médecine déverse à chaque fin de promotion des centaines de praticiens vers le secteur public et cela ne semble pas être perceptible tant la qualité des soins et l’accueil du malade laissent à désirer. Il y aussi le déficit en spécialistes, toutes filières confondues, obligeant les malades à opter souvent et malgré eux pour un secteur privé performant avec des équipements modernes et un personnel souvent formé à l’étranger, mais pratiquant des tarifs jugés prohibitifs et non remboursables par la Sécurité sociale.

Tous ces faits ont été rapportés au ministre qui a estimé que l’État a, depuis des années, pris en charge la formation des techniciens et médecins de différents grades, et la dotation des établissements existants et ceux en projet de moyens techniques répondant aux exigences du progrès et de la recherche scientifique. L’espoir de toute la population réside en fait sur le projet du futur centre hospitalo-universitaire (1 000 milliards de centimes) confié à un consortium britannique qui, dans trois ans, pourra assurer la prise en charge de toutes les pathologies sans exception avec, dit-on, un personnel de haut niveau qui n’aura rien à envier à celui en exercice dans les grands établissements étrangers.
B. A.