La pêche du corail demeure interdite. C’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, au forum du quotidien Liberté. Selon lui, les conditions ne sont pas encore réunies pour la relance de cette activité.
« Une décision a été prise par le gouvernement il y a quelques années pour arrêter la pêche du corail. Nous avons constaté que la situation a été ingérable, il y avait différents types de difficultés, dont le problème de régulation », a déclaré, hier, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Suite à quoi, une étude a été lancée dans ce cadre comprenant, en outre, l’aspect inhérent à l’exploitation.
« Nous devons avoir des repères techniques pour que cette pêche se fasse dans de bonnes conditions », a précisé le ministre, tout en assurant que ces zones sont préservées par les services de sécurité et les gardes-côtes. Quant au thon rouge, M. Ferroukhi a rappelé que le quota de l’Algérie a été revu à la hausse, atteignant 243 tonnes. « L’enjeu est de pouvoir les pêcher. Depuis le mois de décembre dernier, nous avons lancé l’organisation de la campagne. Nous avons reçu des demandes et des inspections sont en cours », a-t-il déclaré avant de préciser que « les armateurs sont en train de se remettre à niveau et de se préparer à la prochaine campagne de pêche prévue en mai-juin ». Reste que le niveau d’équilibre du marché du poisson a été atteint avec une moyenne de débarquement de 6000 t./mois, soit un approvisionnement annuel de 72 000 t.
Dans le bassin méditerranéen, qui est partagé par 23 pays, l’Algérie ne pêche que 124 033 t., soit 12% de la capture totale estimée à un millions de tonnes. Elle occupe la première position par rapport à la pêche de la petite pélagique essentiellement de la sardine, a noté M. Ferroukhi, précisant que ce type de poisson représente le tiers de notre production. Si la pêche de la sardine a connu des courbes ascendantes durant les premières années de l’indépendance, passant de 14 000 à 70 000 tonnes, celle-ci a rechuté depuis 2008 où l’évolution a été plutôt « dégressive ». Une situation générée, essentiellement, par les impacts des changements climatiques et la pollution. En se référant aux projections de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le ministre a fait savoir que la croissance des prix de la production de la pêche augmentera de 50% dans les dix prochaines années et que l’aquaculture dépassera, d’ici à 2018, la pêche maritime.
Au sujet des licences de pêche proposées par la Mauritanie à l’Algérie, M. Ferroukhi a indiqué que « nous sommes en train de travailler pour pouvoir finaliser le protocole d’accord et nous espérons qu’une partie de cette production viendra consolider et approvisionner le marché national ». Evoquant le volet social, le premier responsable du secteur a fait savoir que tout un chantier a été lancé pour la prise en charge des préoccupations des professionnels du secteur, informant au passage que les plans d’aménagement des pêcheries seront lancés à partir du deuxième trimestre de l’année en cours.
Wassila Ould Hamouda