Le ministre de la Justice, garde des Sceaux
«Nous devons joindre nos efforts pour aboutir à perfectionner le rôle du parquet dont dépend la politique pénale, pilier de la justice.»
Flanqué de son expérimenté staff des hauteurs d’El Biar, Tayeb Louh est arrivé mer-credi matin à Aïn Témouchent animé d’un désir sucré et épicé de dire combien il tient au succès de la réforme de la justice initiée par Abdelaziz Bouteflika dont le règne sera marqué, non pas par des réalisations à histoires telle l’autoroute Est-Ouest, mais surtout la réforme proprement dite dont les étapes n’ont pas été toutes aisées à dépasser… Accueilli par les autorités locales, Louh n’a pas voulu perdre trop de temps lors de la visite des lieux qui sont des «jumeaux» des autres cours: Tipasa et Aïn Defla avec de petites nuances dans le décor, l’emplacement par exemple, une façade somptueuse qui casse avec celles de Tizi Ouzou, Médéa, Blida ou…pire, Alger dont la cour est tout, sauf une juridiction d’appel. Un second pire: la cour d’Alger a été aménagée en plein oued Kniss du Ruisseau. Il y a quelques années, nous avions fait de l’humour, nous, dont l’amour pour notre justice n’a pas besoin d’être rappelé. Un humour qui nous avait fait écrire que le secrétaire général de la cour d’Alger, Mokrane se devait d’acheter une paire de bottes en caoutchouc pour permettre à Belkacem Zeghmati, le procureur général de quitter sa voiture, traverser les cinq mètres d’eau de pluie et regagner l’ascenseur pour le 9e étage et entamer une nouvelle journée pleine et harassante! C’était du temps où un ministre de la Justice «terrorisait» tout son beau monde craignant de fâcheuses représailles, tel cet exemplaire président de cour, soi-disant le meilleur ami dudit ministre, qui a été balayé du paysage de la justice et perdu sa carrière pour un…logement acquis légalement. Comme quoi, un magistrat, comme un avocat, n’a pas à serrer contre lui, le statut de…victime! Aujourd’hui, il a insisté sur le caractère précieux du sens donné au rapprochement de la justice du citoyen: «Aménager des structures n’est pas une fin en soi. Il faut une justice avec des services de qualité et d’excellents rapports en direction des justiciables. C’est pourquoi nous veillons à placer des magistrats à la hauteur des espoirs placés par le premier magistrat du pays à qui ce secteur doit beaucoup», a finalement martelé Louh qui était animé par une force réelle. Tayeb Louh laisse la nette impression de savoir où il va et rien que pour cela, les cadres qui avaient été humiliés et laissés sur le «ban du jeu» se sentant revigorés et prêts à tous les sacrifices exigés par le devoir qui montre le bout du nez en ce début d’année 2014. Le reste de l’intervention a tourné autour d’autres axes capitaux tels la formation du magistrat, des formateurs des enseignants de l’Ecole supérieure de la magistrature: «Nous devons joindre nos efforts pour aboutir à perfectionner le rôle du parquet dont dépend la politique pénale, pilier de la justice. Maintenant, il faudra, là aussi, renforcer la formation du procureur et ce, dans tous les domaines qu’exige le ministère public. La construction de l’Etat de droit repose sur l’autorité judiciaire et son inlassable activité. Aujourd’hui, sur les chaînes satellitaires, on entend d’anciens freins de l’indépendance de la justice alors que durant les années 1980, nous n’avons jamais baissé les bras pour ce voeu devenu aujourd’hui, un cheval de bataille de certains «magiciens» des trouvailles déjà… trouvées au bon moment, mais hélas, le combat mené alors était singulier mais nécessaire» a martelé Louh qui a soulevé l’admiration des jeunes magistrats qui ignoraient presque-là le combat utile, sacré et mielleux mené par leur ministre…Et nos fidèles lecteurs nous pardonneront de leur avoir offert cette visite de travail à l’Ouest du pays en guise de…chronique judiciaire, car tous les participants à la «visuelle conférence» ont écouté Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux mais surtout le magistrat et son expérience depuis Sidi Bel Abbès, cette cité qui a vu le magistrat se rebeller contre «l’ordre établi» par un syndicat aux ordres avec ses courbettes et ses votes «oui» indignes aux yeux de ce vaillant procureur de la République qui a dit «non» au ministère public car on lui a refusé l’indépendance de la justice, son rêve qu’il veut en faire une réalité.