Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, accompagné du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a effectué, hier, une tournée dans la capitale. Il a, à l’occasion, regretté le manque d’entreprises spécialisées dans la restauration du patrimoine.
À l’issue de sa visite dans la Citadelle, à La Casbah, en se rendant sur les sites de fouilles archéologiques et aux voûtes de la place des Martyrs, le ministre a indiqué que « l’appel aux entreprises étrangères dans ce domaine est incontournable ». Toutefois, il a insisté sur la formation des jeunes aux métiers de la réhabilitation pour assurer une plus-value. « Nous donnons à la restauration du patrimoine une dimension importante et cela demande une grande expérience », a insisté le ministre.
Lors de la halte au Palais du dey et ses dépendances (la Poudrière, le Palais d’été, le hammam, la mosquée, la caserne…), Abdelouahab Zeggar, directeur de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels, a fait un exposé succinct de l’opération de réhabilitation de la Citadelle.
« Les travaux s’achèveront d’ici à 2020 », a-t-il précisé.
Cet ensemble, une fois livré, comportera une bibliothèque, des magasins destinés à la vente de produits artisanaux et une résidence d’Etat. Pour le ministre, « il s’agit de faire de La Casbah, notamment de la Citadelle, un pôle touristique et culturel aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers ». Au niveau de la station de métro de la place des Martyrs, les recherches ont permis de dévoiler 2000 ans d’histoire enfouis dans le sol. Un groupement de recherche préventive a été mis en place pour allier transport et culture. Il s’agit pour le voyageur de remonter dans le temps en descendant prendre le métro à 34 mètres de profondeur et visiter ainsi les vestiges des différentes civilisations qui ont laissé leurs empreintes.
« En creusant, les archéologues ont trouvé l’équivalent de 8 kg de pièces de monnaie d’Espagne et du Pérou », a révélé Abdelouahab Zeggar. Selon lui, « l’Algérie est le premier pays arabe, maghrébin et africain à avoir un métro connecté avec un musée qui raconte 2000 ans d’histoire ».
Mihoubi s’est félicité de la livraison de ce tronçon vers la fin de 2016. Par ailleurs, la délégation s’est rendue sur le site de l’opéra d’Alger, situé à Ouled Fayet. Un joyau architectural achevé à 95%. « Il ne reste que les équipements, les aménagements extérieurs et un parking, par manque d’assiette foncière », ont indiqué ses concepteurs.
A Tamentfoust (commune de Bordj El Bahri), les vestiges romains et phéniciens s’étalent sur une superficie de 117 ha. Ces vestiges, qui ont subi la patine du temps et la dégradation due à l’homme, font, désormais, partie d’un secteur à sauvegarder.
Les travaux d’urgence ont porté sur la pose d’une clôture et d’une digue de protection contre les eaux pluviales.
Lors d’un point de presse, le ministre de la Culture a remercié la Fondation Casbah qui a réalisé une bibliothèque baptisée du nom du chahid Omar Yacef, dit Petit Omar.
Elle a été inaugurée au quartier Sidi Ramdane, sur les hauteurs de La Casbah. Evoquant les 176 festivals qui se déroulent dans le pays, le ministre a affirmé qu’« il est temps de faire une évaluation pour les structurer ». A ce sujet, une commission a été installée pour « déterminer ceux qui doivent être retenus et ceux qui doivent être sponsorisés par des sociétés », a-t-il annoncé.
