Le gouvernement de coalition britannique a annoncé, fin octobre dernier, ses prévisions de dépenses pour les quatre années à venir. Nous prenons des mesures urgentes afin de réduire la dette publique et maîtriser les problèmes budgétaires dont nous avons hérité.
Nous avons montré que nous sommes résolus et déterminés à ce que le pays vive dans la limite de ses moyens. Nous avons également entrepris de revivifier l’engagement diplomatique britannique dans le monde, en renforçant nos liens avec les économies les plus dynamiques et en nous faisant les champions d’une Grande-Bretagne qui soit un foyer d’affaires et d’investissements. Nous devons tout mettre en œuvre pour que la reprise économique s’amorce en Grande-Bretagne même, mais que c’est au-delà de nos frontières que nous devons chercher de nouvelles opportunités et de nouveaux partenaires.
L’ampleur du défi économique est vertigineuse. Nous avons hérité d’un des déficits budgétaires les plus importants d’Europe et du G-20. Mais nous avons une vision claire de l’avenir de notre pays. Nous avons choisi de consacrer les dépenses aux plus hautes priorités du pays – la santé de nos concitoyens, l’éducation de nos jeunes, la sécurité de notre pays et l’infrastructure qui charpente notre croissance économique. Nous édifions une société plus juste et plus responsable, dans laquelle les moins bien lotis bénéficieront de meilleures opportunités pour se sortir de la
pauvreté et où l’aide de l’Etat ira d’abord à ceux qui en ont le plus besoin. Nous réformons les services publics – en améliorant la

transparence et la responsabilité, en donnant plus de pouvoir et de responsabilité aux citoyens et en favorisant des améliorations soutenables à long terme dans les services.
Enfin, nous construisons une économie plus forte, avec plus d’emplois, d’investissements et de croissance pour une reprise entraînée par le secteur privé. Nous avons protégé autant qu’il était possible les domaines de dépense publique qui sont importants pour la croissance économique et initié des réformes afin d’en améliorer l’efficacité.
Nous savons qu’il est impossible d’assurer une croissance durable de l’économie sans finances publiques saines. Nous avons créé une structure indépendante, l’Office for Budgetary Responsibility, afin que le soin d’établir les prévisions en matière de croissance et de budget soit confié à un organisme insensible aux tentations du cycle politique. Et nous nous sommes engagés à résorber le déficit budgétaire du Royaume-Uni avant la fin de la législature de l’actuel Parlement, ce qui a été salué par le Fonds monétaire international comme la voie nécessaire pour assurer la durabilité budgétaire et une reprise équilibrée.
Notre Spending Review [Revue générale des dépenses publiques] fait partie d’un plan ambitieux visant à créer un environnement d’affaires qui devienne l’un des plus compétitifs au monde.
Nous pensons que l’économie britannique du futur doit être fondée sur l’investissement, l’épargne et les exportations, et sommes déterminés à utiliser les sévères mesures de consolidation budgétaire que nous avons adoptées comme un tremplin vers une croissance et une reprise portées par le secteur privé. A partir de 2011, nous commencerons à ramener progressivement l’impôt sur les sociétés à 24%, ce qui fera de la Grande-Bretagne le pays du G7 où il sera le moins élevé, et l’un des pays du G20 où il sera le plus bas. Nous abaisserons à 20% le taux d’imposition des entreprises enregistrant de faibles profits.
Nous diminuerons l’impôt sur les plus-values s’appliquant aux entrepreneurs. Et nous réduirons les charges sociales dues par les employeurs, augmenterons les aides aux petites entreprises ayant besoin d’obtenir du crédit et ferons de la Grande-Bretagne l’endroit au monde où il sera le plus facile de créer son entreprise. Mais n’oublions pas que durant toute la récession, le Royaume-Uni est resté la sixième économie du monde. Nous avons l’un des marchés du travail les plus flexibles d’Europe et, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, le nombre d’obstacles à l’entreprenariat le plus faible au monde.
Notre industrie de services financiers inégalée, le haut niveau de qualification de notre main-d’œuvre, nos perspectives et orientations mondiales, nos talents créateurs, nos universités de niveau international et notre position à mi-chemin entre les fuseaux horaires américain et asiatique attestent que nous avons une économie ouverte et que nous sommes ouverts aux affaires.Nous avons donc une base solide sur laquelle nous pouvons travailler.
C’est dans cet esprit que nous souhaitons renforcer l’aspect commercial de notre relation avec l’Algérie. Nous savons que nos deux pays entretiennent déjà de très bonnes relations économiques et commerciales qui ont connu récemment un réel essor. Parmi les pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni est l’un des plus grands pays pourvoyeurs d’investissements directs étrangers avec 115 millions de dollars enregistrés en 2008 et un volume d’échanges de 1,4 milliard de livres. Les exportations britanniques vers l’Algérie ont presque doublé entre 2004 et 2009 (327 million de livres sterling enregistrés en 2009), c’est-à-dire une augmentation de 22% par rapport à 2008.
Les exportations algériennes vers le Royaume-Uni ont enregistré, quant à elles, un montant de 540 millions de livres sterling en 2009 avec une augmentation de 45% depuis 2004. Il est à noter, également, que bien que traditionnellement présentes en Algérie à travers le secteur des hydrocarbures, il existe nombre de compagnies britanniques qui opèrent en Algérie dans divers secteurs d’activité hors hydrocarbures tels le secteur des pharmaceutiques (GSK), l’éducation (Linguaphone), les services financiers (HSBC), les produits à la consommation (Unilever), ainsi que le transport (BA).
Nous souhaitons continuer à travailler avec vous afin de nous ouvrir de nouveaux marchés et de lever les obstacles à l’investissement. Nous voulons bâtir entre la Grande-Bretagne et l’Algérie un réseau de relations bilatérales renforcées qui agissent comme autant de veines et d’artères capables d’assurer la circulation des échanges commerciaux afin que nos deux pays puissent croître et prospérer ensemble. D’ailleurs, la visite récente de Madame Susan Haird, chef exécutif adjoint au département du Commerce et de l’Investissement britannique, en Algérie, le début du mois d’octobre dernier, va dans ce sens puisqu’elle avait pour objectif d’identifier les opportunités que recèle le marché algérien pour les compagnies britanniques.
Cette visite a fait suite aux discussions bilatérales ayant eu lieu à Londres le mois d’avril de l’année en cours entre l’ancien ministre algérien de l’Industrie et de la Promotion des investissements Hamid Temmar et Lord Davies of Abersoch, ministre d’Etat britannique chargé du Commerce, de l’Investissement et des PME, qui ont co-présidé la deuxième session du sous-comité algéro-britannique pour les questions économiques, commerciales et financières. Les deux visites par le représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce et l’investissement, Son Altesse Royale le Duke de York, en novembre 2007 et en mai 2009, ainsi que celle effectuée par le ministre britannique du Commerce, Lord Davies en mars 2009, témoignent également de l’intérêt que porte le Royaume-Uni au marché algérien.D’ailleurs une importante délégation d’hommes d’affaires britanniques se rendra début janvier 2011 en Algérie en vue d’étudier des possibilités d’investissements dans divers secteurs. Nous sommes convaincus que les initiatives que nous prenons, tant en Grande-Bretagne qu’à l’étranger, seront à même d’aider à la reprise économique de nos pays respectifs et de contribuer à une économie mondiale stable et prospère.