Le ministère du Commerce tarde à trancher sur le prix du pain, Crainte d’une nouvelle grève des boulangers

Le ministère du Commerce tarde à trancher sur le prix du pain, Crainte d’une nouvelle grève des boulangers
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Le prix de la baguette de pain n’augmentera pas selon le ministre du commerce. Si cette déclaration tend à  » rassurer  » le citoyen qui paye déjà son pain à 10 dinars, ce n’est pas le cas pour les boulangers qui risquent de reprendre leur  » protesta  » Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a en effet affirmé jeudi à Alger, que le dossier du pain était soumis à l’examen, soulignant que le gouvernement ne prévoit pas une augmentation du prix fixé à 7,5 DA la baguette ordinaire et 8,5 pour le pain amélioré.

Le dossier du pain « est encore ouvert et la question est examinée avec sérieux « , a indiqué M. Benbada en marge de la séance consacrée aux questions orales des membres du Conseil de la Nation, avant de rappeler que « celle-ci n’a pas fait l’objet de révision depuis une vingtaine d’années ». Il a précisé à ce propos, que la commission mixte chargée de l’évaluation du prix réel du pain, composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l’Agriculture, de la Fédération nationale des boulangers (FNB), de l’Office algérien des professionnels des céréales et du groupe industriel Riad, avait fixé le prix de la baguette à 8 DA pour le pain ordinaire et 10 pour le pain amélioré.

Le prix du pain subventionné par l’Etat, vendu à 7,5 (ordinaire) et 8,5 (amélioré) est resté inchangé depuis 1996 mais la baguette est cédée à 10 DA dans la plupart des boulangeries, faut-il le rappeler. Concernant la vente de pain hors prix, M. Benbada a estimé que les prix de certains types de pain restaient libres, reconnaissant cependant, l’existence de dépassements dans beaucoup de boulangeries et qui ont donné lieu à la fermeture de 163 par les agents de contrôle en 2012. D’autre part, le représentant du gouvernement a ajouté que son ministère ait réuni plusieurs experts afin de trouver des solutions appropriées qui permettent de réserver le blé tendre (farine essentielle à la fabrication du pain) exclusivement à cette fin. le porte-parole de l’Ugcaa avait dénoncé cet état de fait estimant qu’ »environ 300 tonnes de farine sont détournées quotidiennement pour la fabrication d’autres produits ».

M. Benbada avait reconnu jeudi, que 50 % environ de la farine subventionnée par l’Etat, n’était pas destinée à la fabrication du pain, faisant remarquer que le taux restant soit 25 % allait au secteur industriel et les 25 autres à la confection de pâtisserie. Les artisans boulangers n’ont de cesse de demander, pour rappel, aux pouvoirs publics  » encore plus de subventions  » « , considérant que leur marge bénéficiaire est  » minime « . Pour Boulanouar,  » l’Etat doit revoir la marge bénéficiaire des boulangers ainsi que la politique des subventions, car elle profite actuellement aux barons que sont les industriels des biscuiteries et les importateurs ».

Par Sofiane Aït Mohamed