Le dindon de la farce c’est toujours le citoyen
Le ministère du Commerce renvoie cette fois-ci la balle, tenez-vous bien, à… une perte des repères saisonniers!
Le département de Benbada ne finit pas d’étonner. Encore une autre excuse pour justifier la flambée des prix des fruits et légumes sur le marché. C’est encore la faute du citoyen qui, selon le ministère du Commerce, aurait perdu ses repères!
«Les prix des fruits et légumes frais sont très variables d’une saison à une autre, d’un produit à un autre. Hors saison, ils sont forcément plus chers. Le consommateur ayant perdu ces repères saisonniers, n’est plus habitué aux variations brutales de prix», ont expliqué les services du ministère du Commerce. Quelle belle excuse!

C’est donc juste un déréglage de saison si les prix des produits alimentaires ont doublé, triplé, voire quadruplé. Ce n’est pas le marché qui est déréglé, qui échappe totalement à l’emprise d’un département qui a habitué les citoyens à des arguments tout simplement faux.
Le ministère du Commerce nous éclaire bien de sa lanterne. Cette explication vient remettre une couche à celles faites par Mustapha Benbada, jeudi dernier. Le ministre du Commerce l’a justifiée, jeudi dernier, par une diminution des quantités importées ces derniers mois du fait de leurs prix élevés sur les marchés mondiaux. Le ministre avait indiqué, à cet égard, que le prix des haricots blancs, à titre d’exemple, qui était affiché à 300 DA le kg, baisserait à 220 DA.
Ceux des pois chiches et des lentilles chuteraient respectivement de 250 à 160 DA et de 180 à 112 DA, avait-t-il ajouté. Quel exploit! Des haricots à 220 DA, des pois chiches à 160 DA, des lentilles à 112 DA, on peut dire qu’il vient d’inventer le fil à couper le beurre. Surtout dans un pays où le Snmg est de 18000 DA! On peut donc dire bravo à Benbada de nous permettre de manger des haricots à plus de… 200 DA le kg. Son département s’enfonce encore plus dans le ridicule en affichant le bilan des hausse du mois de novembre dernier, précisant que les prix sont «toujours portés par une hausse des prix des légumes frais et secs».
Ensuite, il fait savoir que les hausses les plus importantes ont touché la pomme de terre et la courgette avec des augmentations, respectives, oscillant entre 3 et 8% (40 DA le kg en moyenne) et de 8 à 26% (entre 108 et 132 DA). Les prix de la carotte et de l’ail importé ont fait exception avec une baisse modérée (-3%), pour être cédés, respectivement à 60 DA et 280 DA le kg. En ce qui concerne les légumes secs, les haricots blancs affichaient la plus forte hausse avec 10% à 279 DA. Viennent ensuite les lentilles avec une hausse de 3% à 113 DA le kg.
En réalité, ces arguments du ministère du Commerce ne datent pas d’aujourd’hui. Rappelons que c’est la même rengaine à la veille de chaque mois de Ramadhan pour justifier la flambée des prix. Le ministre adopte une stratégie à double détente. D’abord, il promet que les prix seront maîtrisés, puis à la première semaine du mois de Ramadhan, il est vite contredit par la réalité. Alors, son département ne trouve pas mieux pour justifier cet échec par le fait que les prix sont libres et qu’ils baisseront de toute façon après la première semaine.
Au passage, il accuse les citoyens d’être derrière cette flambée par leur «fièvre acheteuse». Mais concrètement, il ne trouve aucune solution.
La flambée des prix et Mustapha Benbada, c’est donc une histoire d’amour sans fin. Plus de trois ans à la tête de son département, et il n’arrive toujours pas à stabiliser les prix des produits alimentaires! Il y a donc un sérieux problème.